Abstract :
[en] Benin is highly dominated by agriculture: about 80 % of the population are rural and involved in farming activities. The challenge now is to create suitable conditions for the improvement and competitiveness of farming systems and the creation of small and medium enterprises along the different chains of agricultural value. One such challenge involves facilitating the access of farmers and other stakeholders, to input markets, products and especially financial services. This highlights the need to establish an optimal framework for financing agricultural activities based on lessons learned from current experiences and using the best recent institutional innovations in the field. This thesis focuses on the issue of funding for agriculture and strategies developed by producers and other stakeholders including the public sector. To understand agricultural activities financing problems in rural areas, a research was conducted from 2010 to 2014. The research targets are farms and their access to financial services. A survey of 475 farms was conducted in 2011. In 2014, a deepening phase was performed on 40 farms.
Research results revealed that financial needs of farms are not totally satisfied. The loans granted are small amounts, mostly. Productive investments that constitute investments in medium and long term, which can lead to significant improvements in agricultural production, are almost unsatisfied. Moreover, analysis showed that income determines access to credit. This factor reflects to a certain level the ability of farmers to provide the financial guarantees required by microfinance institutions. Also, producer's ability to invest and to provide the required guarantees, his loyalty and compliance with the rules of microfinance institutions (MFIs) facilitate access to high loan amounts. Analysis also showed that credit rationing affects a large number of producers. The consequence of this rationing is the reduction in agricultural inputs use, in hired labour, in acreage, etc. And therefore, decrease in yields and producers incomes.
In summary, current conditions offered by microfinance institutions is not conducive to agricultural development and livelihoods improvement of rural populations. It is therefore necessary to rethink agricultural activities funding and develop a sustainable financing mechanism for both producers and funding agencies. To this end, the initiative for the establishment of a National Fund for Agricultural Development (NFAD) should be accelerated to allow farmers easier access to credit and adequate.
[fr] Le Bénin est un pays en voie de développement dont l’économie repose essentiellement sur le secteur agricole. 80% de la population est rurale et caractérisée par des exploitations de type familial. Aujourd’hui, l’enjeu est de créer les conditions favorables à l’amélioration et la compétitivité des systèmes d’exploitation agricoles et la création de petites et moyennes entreprises le long des différentes chaînes de valeur agricoles. Un tel enjeu suppose la facilitation de l’accès des agriculteurs aux marchés des intrants, produits et surtout aux services financiers. Cela met en évidence la nécessité de définir un cadre optimal de financement des activités de production agricole en s’appuyant sur les leçons tirées des expériences en cours, et en utilisant au mieux les innovations institutionnelles récentes en la matière. La présente thèse focalise les réflexions sur la problématique du financement de l’agriculture et les stratégies développées par les divers acteurs du secteur agricole. A cet effet, un travail de recherche a été initié à partir de 2010 et s’est articulé autour des exploitations agricoles et de leur accès aux services financiers. Une enquête auprès de 475 exploitations agricoles a été réalisée en 2011. En 2014, une phase d’approfondissement a été effectuée sur 40 exploitations agricoles. Les données collectées ont été soumises à une analyse de contenu thématique appuyée par des statistiques descriptives et une régression logistique.
Les résultats de la recherche ont révélé que les besoins des exploitations ne sont pas totalement satisfaits. Les crédits accordés concernent en grande partie de faibles montants. Les investissements productifs qui constituent les investissements à moyen et long termes pouvant induire des améliorations notables de la production agricole sont quasi insatisfaits. Par ailleurs, les analyses ont montré que le revenu détermine l’accès au crédit. Ce facteur traduit à un certain niveau la capacité des exploitants agricoles à fournir les garanties financières exigées par les institutions de microfinance. Aussi, la capacité du producteur à investir, sa constance au niveau de la structure et la conformité aux règles des institutions de microfinances facilitent-elles l’accès à des montants de prêts élevés. Les analyses ont aussi montré que le rationnement du crédit concerne un grand nombre de producteurs. La conséquence de ce rationnement est la réduction de l’utilisation des intrants agricoles, la faible utilisation de la main-d’œuvre salariée, la réduction des emblavures à exploiter, etc.
En conclusion, les conditions actuelles offertes par les institutions de microfinance ne favorisent pas le développement du secteur agricole et l’amélioration des conditions de vie des populations en milieu rural. Il s’avère donc nécessaire de repenser le financement des activités agricoles et de définir un mécanisme de financement pérenne et durable. A cet effet, l’initiative pour la mise en place d’un Fonds National de Développement Agricole (FNDA) devrait être accélérée pour son opérationnalisation afin de permettre aux exploitants agricoles un accès plus facile et adéquat au crédit.
Number of pages :
181 pages, 31 tableaux, 47 figures, 1 carte