[fr] Suite de l’article n°6. Examen de la phrase jyotiṣṭomena svargakāmo yajeta par Kumārila (7e s.), lequel a transformé la mīmāṃsā en une authentique philosophie. Sa méthode est de tirer des conclusions rituelles et métaphysiques à partir des mots et de la syntaxe de la phrase ci-dessus. Ainsi le mot svarga («ciel»), parce que uni à kāma («désireux»), ne peut plus avoir de rapport intime avec yajeta («il doit sacrifier»), car un mot ne peut avoir qu’une connexion à la fois. Si quelqu’un sacrifie ( le verbe YAJ), c’est en raison d’un impératif catégorique émanant du texte révélé et non d’un désir individuel et contingent d’accèder au ciel comme à un objet de plaisir (à l’instar un beau vêtement). D’ailleurs, selon la Mīmāṃsā, ce qui est à faire (le sacrifice) l’emporte en importance sur ce qui est déjà là (le ciel). Mais en suggérant que le ciel est le bonheur absolu, Kumārila ne va-t-il pas rétablir sa primauté comme but d’un rite (nommé ici jyotiṣṭoma), lequel se transformerait alors en simple moyen au service du désir au lieu de garder son statut d’acte obligatoire en soi, imposé par le terminaison°eta du verbe YAJ ? Le problème reste pendant. Cette problématique ritualiste est totalement étrangère à la pensée occidentale.