Abstract :
[fr] Cette contribution articule deux réflexions :
1. Le champ de la formation se structure autour de deux approches qui apparaissent dominantes aujourd’hui. On trouve d’une part les approches d’inspiration ergonomique (AEF, Approches Ergonomiques de la Formation), qui accordent une grande place à l’analyse du travail et comprennent notamment l’analyse des pratiques professionnelles (Doyle, 1990 ; Blanchard- Laville & Fablet, 2000), la didactique professionnelle (Pastré, 2008), l’analyse réflexive collective de l’activité (Gonzalez, 2005) ou encore les nombreuses applications de l’analyse de l’activité à l’ingénierie de formation (Veyrac & Bouillier, 2011) et d’autre part les approches d’inspiration psychosociologique (APF, Approches Psychosociologiques de la Formation) pour lesquelles le groupe est un ressort essentiel auxquelles on associe généralement les pédagogies de groupe (Meirieu, 1987) les groupes de paroles (Quaderi, 2004), les communautés de pratiques (Wenger, 1998), l’analyse clinique des conduites professionnelles en groupe (Vidal, 2006), les expériences structurées en groupe (Delhez, 1999) ou encore les trames expérienciées (De Visscher, 2004). Si ces deux approches partagent des “évidents” (proposer des modes d’apprentissage alternatifs au système scolaire, développer l’apprentissage par et dans l’action, ...), chacune a développé des concepts, des épistémologies et des outils propres révélant des manières différentes de voir la formation qui coexistent encore aujourd’hui.
2. Les fondamentaux des deux courants ont émergé au cours des années 40-50 avant que la formation n’explose comme pratique depuis les années 60. Ces “allant de soi” portent la livrée de leur temps, celui de la société “moderne”. Or, depuis l’apparition de la société “postmoderne”, se sont modifiés les rapports à l’espace-temps, la place des individus, les modèles économiques, les dynamiques identitaires, les modes de consommation, ce qui amène à des contradictions entre les présupposés de la formation des adultes et les caractéristiques des sociétés contemporaines.
La combinaison de ces deux axes d’analyse nous a amené à une réflexion sur les rapports entre la société postmoderne et les évidents de ces courants. Ceux-ci sont souvent en tension, et ne sont peut-être pas étrangers à une certaine crise du métier de formateur et à une souffrance au travail de plus en plus fréquente chez les formateurs (Astier & Baroth, 2010). Ce sont sur ces tensions que nous centrons la présente communication.
References of the abstract :
Livre des résumés du XVII colloque de l'association mondiale des sciences de l'éducation, Reims