Doctoral thesis (Dissertations and theses)
Migration, mémoire, patrimonialisation. Étude empirique de la mémoire collective de l'exil et de l'immigration espagnols en Belgique
Molina Marmol, Maïté
2014
 

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Abstract :
[fr] Dans le prolongement de premiers travaux de recherche, la thèse de doctorat a été consacrée à l’exploration du croisement, présenté comme heuristiquement enrichissant, entre mémoire et migration, en partant de l’étude empirique de la présence espagnole en Belgique. Se proposant de comparer la mémoire collective de la vague migratoire de l’exil (centré autour de l’expérience des Niños de la Guerra qui en ont composé les effectifs principaux en Belgique) et de l’immigration dite « économique » (soit d’après-guerre), la recherche s’est basée sur des terrains réalisés à Bruxelles et Liège, en tant que deux plus importants points de concentration de la population espagnole en Belgique ayant vu se sédimenter sur leur territoire les trois premières vagues migratoires. En dehors de l’évidence de logiques migratoires différentes, l’intuition d’une reconnaissance sociale inégale – au profit de l’exil –, malgré certains référents symboliques communs – dont la guerre d’Espagne –, a motivé le choix d’une approche comparative. Au niveau théorique, après avoir mêlé les apports de la sociologie de la mémoire à la perspective historienne sur ce phénomène, il s’agissait de s’émanciper du cadre des groupes politiques, se prêtant particulièrement bien à une analyse en terme de mémoire collective dans une perspective halbwachsienne et de compléter cette dernière d’une vision anthropologique davantage attentive et sensible au caractère volatile des phénomènes mémoriels et à leur imprégnation au sein de certaines pratiques quotidiennes – ce que Joël Candau a conceptualisé sous la notion de « protomémoire » . Construite autour de trois grandes parties dont l’intersection constituerait le lieu de déploiement d’une mémoire collective, la thèse envisage tour à tour la « mémoire sur les migrants » (soit le contexte des états d’origine et d’accueil et les initiatives publiques de différents ordres), « par les migrants » (à savoir les actions des associations et des entrepreneurs de mémoire) et « des migrants » (la mémoire vive). D’emblée il s’est agi d’inscrire pleinement dans l’analyse l’invention du terrain et d’une perspective théorique, la recherche se basant sur un mouvement de déconstruction/reconstruction dès la définition de ses « objets ». Par ailleurs, la réflexion méthodologique a constitué l’occasion de revenir sur les spécificités de la place et du rôle du chercheur dans la situation d’une « ethnographie indigène ». Si l’analyse a permis de conclure à l’existence d’une mémoire collective de l’exil des Niños en Belgique, elle a ouvert la question non seulement du contenu mais de l’existence, et plus particulièrement des conditions de possibilité d’une mémoire collective de l’immigration. L’analyse des discours publics, des initiatives communautaires et des entretiens individuels a conduit à poser l’hypothèse de sa localisation au croisement des mémoires militantes, ouvrières et ethniques. Le cas espagnol a bien constitué dans ce cadre un terrain d’élection, de par l’ambiguïté structurelle entre « exil politique » et « immigration économique » qui a d’emblée été posée et qui ne s’est pas avéré sans répercussions en termes mémoriels – notamment en termes d’établissement d’un « espace du dicible ». Mais si tant les dimensions ethnique et militante de l’expérience migratoire et de sa mémoire peuvent être qualifiées de « collectives », il reste que situer à leur intersection une mémoire collective de l’immigration constituerait une opération de réduction, évacuant toute une part de cette mémoire, celle la plus difficilement appréhendable, notamment portée par les femmes et se jouant dans la labilité des gestes quotidiens et des espaces de vie.
Disciplines :
Anthropology
Sociology & social sciences
Arts & humanities: Multidisciplinary, general & others
History
Author, co-author :
Molina Marmol, Maïté ;  Université de Liège - ULiège > Doct. info & commu. (Bologne)
Language :
French
Title :
Migration, mémoire, patrimonialisation. Étude empirique de la mémoire collective de l'exil et de l'immigration espagnols en Belgique
Defense date :
03 April 2014
Number of pages :
425
Institution :
ULiège - Université de Liège
Degree :
Doctorat en Information et Communication
Promotor :
Havelange, Carl ;  Université de Liège - ULiège > Traverses
President :
Martiniello, Marco  ;  Université de Liège - ULiège > Institut de recherche en Sciences Sociales (IRSS)
Secretary :
Strivay, Lucienne ;  Université de Liège - ULiège > Département médias, culture et communication
Jury member :
Lillo, Natacha
Ribert, Évelyne
Available on ORBi :
since 28 February 2014

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