Abstract :
[fr] (par Gilles Leclercq) Tous les articles de ce numéro possèdent leur identité, mais une fois réunis, ils invitent à dresser un panorama incomplet, mais structurellement significatif, de ce qu’on entend aujourd’hui par « usage des dispositifs de formation ». Dans un texte introductif intitulé « Les dispositifs, utopie éducative pour temps de crise » Philippe Astier , prend appui sur les douze contributions de ce numéro et nous propose un point de vue synoptique sur ce que sont aujourd’hui les dispositifs de formation. Il met les articles en perspective, ce qui lui permet de montrer comment, chacun à leur manière, ils illustrent un aspect aspect de la réalité : dispositifs de pouvoir régis par la domination et/ou dispositifs de soutien définis par l’initiative et l’implication. Sur cet étayage, il envisage une troisième forme dispositive qu’il nomme dispositif de développement, reprenant un vocable central des approches de didactique professionnelle et de la formation des adultes.
Dans une perspective un peu différente, qui va nous permettre de présenter l’ensemble des textes, nous pouvons emprunter à un des auteurs du numéro, Frétigné, un de ses propos : « La maîtrise d’usage occupe une place croissante dans la recherche en éducation des adultes, au côté des classiques maîtrises d’œuvre et d’ouvrage. Il s’agit désormais de forcer la boîte noire des usages effectifs, par les différents protagonistes, des dispositifs de formation. Et, ainsi, de repérer comment s’opère l’appropriation, le développement voire la subversion des dispositifs existants… ».
Pour les douze auteurs, la maîtrise d’usage est une préoccupation. En partant de ce constat, nous nous sommes efforcés d’organiser l’ensemble des textes autour de la question suivante : que nous apprennent-ils sur l’appropriation, le développement et la subversion des dispositifs de formation ? De ce point de vue, il ne fait aucun doute qu’un savoir est produit. Mais plus nous rassemblions les textes, plus ils semblaient travaillés par un enjeu transversal, plus précisément par la relation qu’entretiennent émancipation et professionnalisation. Il y a sans doute là une structuration profonde de la question des usages, caractéristique des temps de crise que mentionne Astier. C’est en tous cas la logique d’exposition qui organise la présentation que nous allons faire des articles de ce numéro.