[fr] La vulnérabilité en tant que risque incertain mais permanent de désaffiliation et d’exclusion auquel les individus sont exposés, fait appel à de nouveaux modes de reconnaissance et d’action collective. Le problème des risques de perte d’autonomie chez les personnes, thème central des nouvelles politiques du social étudiées, ne peut être totalement abordé ni par la logique de la responsabilité individuelle, ni par la garantie indifférenciée du droit social, ni par des traitements d’urgence et locaux, mais nécessite une remise en question du rapport entre l’économique et le social à travers les effets des dispositifs d’action collective et les changements dans les styles de vie des personnes.
Les deux cas d’études ont été mis en comparaison : un dispositif japonais de services de formation agricole citoyenne, visant à allier l'agricole (revalorisation de friches agricoles) et le social (« Ikigai », sens de la vie, des seniors) ; un dispositif belge d’insertion visant à allier le social (insertion) et l'économique (maraîchage bio avec la vente de paniers). Ils montrent l’importance de deux formes d’engagement spécifiques d’un côté le « régime de compassion » chez les opérateurs, de l’autre le régime que nous avons qualifié d’ « autonomie sociale » chez les usagers. L’activité agricole, liée profondément à la nature, au corps, à l’esprit et à la sociabilité, y offre un espace intermédiaire et réflexif entre l’autonomie des individus, l’aide institutionnelle et la territorialité.
Disciplines :
Sociology & social sciences Social work & social policy