L'itinéraire de Candide Wizo : un élément de datation des oeuvres anti-adoptianistes d'Alcuin? Note sur les lettres 41 et 204 de la correspondance d'Alcuin

Close, Florence

Article (Scientific journals)

Close, Florence

2008 • In Revue d'Histoire Ecclésiastique, 103 (1), p. 5-26

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Notes sur L. 41 et 204.pdf

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Keywords :

Alcuin's correspondence; Second Adoptianist Quarrel (797-799); Candidus Wizo; Chronology; Correspondance d'Alcuin; Seconde querelle adoptianiste (797-799); Chronologie; Korrespondenz von Alkuin; zweiter Adoptianistenstreit

Abstract :

[en] In E. Dummler’s edition of Alcuin’s correspondence, L. 41 bears the date 794-795. This chronological indication has never been refuted. However, the topics dealt with in this document obviously refer to the second adoptianist problem (797-799), during which Candidus Wido acted as an intermediary between the Frankish court and the abbey of St. Martin de Tours. A critical reading, carefully taking into account the itinerary of Alcuin’s disciple, leads one to assign the writing of L.41 to the autumn of 798. It is, moreover, advisable to amend the critical commentary consecrated to L. 204 in the Clavis des auteurs latins du moyen age. Clavis Wizo did not present the Contra Felicem libri V11 to the court.
[fr] Dans l’édition de la correspondance d’Alcuin d’E. Dümmler, la L. 41 est datée des années 794-795. Cette indication chronologique n’a jamais été réfutée. Pourtant, les thèmes abordés dans ce document se réfèrent de toute évidence à la seconde querelle adoptianiste (797-799), durant laquelle Candide Wizo servit d’intermédiaire entre la cour franque et l’abbaye de Saint-Martin de Tours. Une lecture critique, respectueuse de l’itinéraire du disciple d’Alcuin, invite à conclure à la rédaction de la L. 41 à l’automne 798. Il convient, en outre, d’amender le commentaire critique consacré à la L. 204 dans la Clavis des auteurs latins du moyen âge. Candide Wizo n’a pas apporté le Contra Felicem libri VII à la cour.
[de] In der Ausgabe von E. Dümmler bezüglich der Korrespondenz von Alkuin, datiert das L. 41 aus den Jahren 794-795. Dieser chronologische Hinweis ist nie widerlegt worden. Jedoch beziehen sich die in diesem Dokument zur Sprache gebrachten Themen offensichtlich auf den zweiten Adoptianistenstreit (797-799), während dem Candidus Wizo als Vermittler zwischen dem fränkischen Hof und der Abtei von Saint-Martin de Tours diente. Eine kritische Lektüre, die auf dem Itinerar von Alkuin’s Schülers basiert, lädt ein, festzustellen, dass die Redaktion des L. 41 aus dem Herbst 798 datiert. Es empfiehlt sich außerdem, den kritischen Kommentar abzuändern, der dem L. 204 in Clavis des auteurs latins du moyen âge gewidmet ist. Candidus Wizo hat dem Hof nicht das Contra Felicem libri VII gebracht.

Disciplines :

History
Religion & theology

Author, co-author :

Close, Florence ; Université de Liège - ULiège > Département des sciences historiques > Histoire du moyen âge

Language :

French

Title :

L'itinéraire de Candide Wizo : un élément de datation des oeuvres anti-adoptianistes d'Alcuin? Note sur les lettres 41 et 204 de la correspondance d'Alcuin

Publication date :

2008

Journal title :

Revue d'Histoire Ecclésiastique

ISSN :

0035-2381

eISSN :

2294-1088

Publisher :

Université Catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve, Belgium

Volume :

103

Issue :

Pages :

5-26

Peer reviewed :

Peer Reviewed verified by ORBi

Funders :

F.R.S.-FNRS - Fonds de la Recherche Scientifique

Available on ORBi :

since 17 April 2009

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(éd.), Alcuini sive Albini epistolae (MGH EKA, 2), Berlin, 1895, p. 1-481
Nous désignerons les lettres extraites de cette correspondance par l'abréviation L. suivie de la numérotation arrêtée par cet éditeur. - Mary Garrison estime qu'environ deux tiers de la correspondance d'Alcuin ont été perdus (M. GARRISON, Les correspondants d'Alcuin, dans Ph. DEPREUX - B. JUDIC (dir.), Alcuin de York à Tours. Ėcriture, pouvoir et réseaux dans l'Europe du haut moyen âge, dans Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, 111/3 [2001], Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2004, p. 320.)
Le deuxième tome de la Clavis des auteurs latins du moyen âge est intégralement consacré à Alcuin; il présente brièvement un état récent d'avancement de la recherche: M. H. JULLIEN - Fr. PERELMAN (éd.), Clavis des auteurs latins du moyen âge. Territoire français, 735-987, t. 2. Alcuin, Turnhout, Brepols, 1999
Des six lettres ignorées d'Ernest Dümmler, cinq mériteraient assurément d'être réinté grées à la collection: les lettres à Beatus de Liebana (éd. W. LEVISON, dans ID., England and the Continent in the Eight Century, Oxford, Clarendon Press, 1916, p. 314-323)
et au roi Offa de Nursie (éd. P. LEHMANN, dans ID., Holländische Reisefrüchte, dans Sitzungsberichte der Königlich bayerischen Akademie der Wissenschaften. Philologisch-histori sehe Klasse, 13 [1921], p. 29-31)
ainsi que l'Epistola de litteris colendis (éd. T. MARTIN, dans ID., Bemerkungen zur Epistola de litteris colendis, dans Archiv für Diplomatik, Schriftgeschichte, Siegel- und Wappenkunde, 31 [1985], p. 231-235)
Les deux autres figurent dans le dossier épistolaire du concile de Francfort (Epistola episcoporum Franciae, éd. A. WERMINGHOFF [MGH Concilia, 2-1], Hannover, 1906, p. 142-157
Epistola Karoli Magni ad Elipandum et episcopos Hispaniae, éd. A. WERMINGHOFF, Les deux autres figurent dans le dossier épistolaire du concile de Francfort Epistola episcoporum Franciae, idem, p. 157-164)
Luitpold Wallach fut le premier à démontrer que ces deux lettres étaient l'œuvre d'Alcuin (L. WALLACH, Alcuin and Charlemagne. Studies in Carolingian history and litterature. University Ithaca - New York, Cornell, 1959, p. 147-161)
La sixième lettre est l'Epistola ad venerabilem matrem (éd. L. MATTEI-CERASOLI, dans ID., Una lettera inedita di Alcuino, dans Benedicta, 2 [1918], p. 227-230) pour laquelle l'autorité d'Alcuin est encore débattue
Wilhelm Heil et Donald Bullough ont largement contribué à la révision et à l'amendement de la chronologie de ces lettres. Consulter le deuxième tome de la Clavis des auteurs latins du moyen âge [voir. n. 1] suffit pour prendre conscience de l'évolution de la recherche sur la correspondance d'Alcuin depuis la fin du 19e s. - Wilhelm Heil a procédé à une étude minutieuse de la correspondance d'Alcuin avant de proposer une nouvelle chronologie de la querelle adoptianiste. Ses conclusions ont donné un nouvel élan à l'histoire de ce débat théologique (W. HEIL, Alkuinstudien I. Zur Chronologie und Bedeutung des Adoptianismusstreites, Düsseldorf, Schwann, 1970)
Notre connaissance d'Alcuin et de ses écrits doit énormément à l'œuvre de Donald Bullough et de ses disciples. L'essentiel des recherches entreprises sur Alcuin par ce professeur anglais a été rassemblé dans deux importants ouvrages: D. BULLOUGH, Carolingian renewal: sources and heritage, Manchester - New York, Manchester University Press, 1991
D. BULLOUGH, ID., Alcuin. Achievement and Reputation. Being Part of the Ford Lectures Delivered in Oxford in Hilary Term 1980,Leiden - Boston, Brill, 2001
G. DRIOUX, Candidus Wiso, dans DHGE, 11 (1919), col. 735-737
C.E. EDER, Candidus Wizo, dans LMA, 2 (1983), col. 14132-1433
Fr. BRUNHÖLZL, Histoire de la littérature latine, [1975], trad. H. ROCHAIS, t. 1-2, Turnhout, Brepols, 1991, p. 47-48
La correspondance d'Alcuin est la principale source d'informations biographiques sur Candide Wizo. Les notices données ci-dessus devraient, par conséquent, être amendées en fonction des récentes modifications apportées à la chronologie des lettres d'Alcuin. - Selon toute vraisemblance, le surnom latin donné à ce personnage, Candidus, trouve son origine dans son prénom anglo-saxon, Wizzo (Witho, Witto, Wizo), dérivé du vieil anglais Hwitta, variante de Hwitta (white) [cf. Oxford University, Oxford English Dictionary, sv. White, a, [en ligne] http://dictionary.oed.com (dernières modifications décembre 2007 - page consultée 2 janvier 2008)]
G. LAFONT, Adoptianisme, dans J.-Y. LACOSTE (dir.), Dictionnaire critique de théologie, Paris, PUF, 1998, p. 10-11
J. CAVADINI, The last Christology of the West. Adoptianism in Spain and Gaul, 785-820, Philadelphia, University of Pennsylvania Press, 1993
J. CAVADINI, ID., Elipandus and his critics at the council of Frankfort,dans R. BERNDT (ed.), Das Frankfurter Konzil von 794, Kristallisationspunkt karolingischer Kultur. Akten zweier Symposien (vom 23. bis 27. Februar und 13. bis 15. Oktober 1994) anlässlich der 1200 Jahrfeier der Stadt Frankfurt am Main, vol. 2, Mainz, 1997, p. 787-807
H. NAGEL, Karl der Grosse und die theologischen Herausforderungen seiner Zeit. Zur Wechselwirkung zwischen Theologie und Politik im Zeitaller des grossen Frankenherrschers, Frankfurt, P. Lang, 1998, p. 24-26)
K. SCHÄFERDIEK, Elipandus, dans LMA, 3 (1986), col. 1830-1831
Nous avons souligné dans notre thèse de doctorat le caractère hypothétique des justifications traditionnelles du processus de propagation de l'adoptianisme dans le royaume franc (Fl. CLOSE, In nomine sanctae et individuae Trinitatis. Débats théologiques et enjeux politiques dans le royaume franc à la veille du couronnement impérial de l'an 800, thèse de doctorat inédite, Université de Liège, année académique 2006-2007, vol. 1, p. 205-209)
Sur la date du concile de Ratisbonne: M. MCCORMICK, Textes, images el iconoclasme dans le cadre des relations entre Byzance et l'Occident carolingien, dans Testo e immagine nell'alto medioevo (41e semaine de Spolète, 15-19 avril 1993), t. 1, Spoleto, 1994, p. 141
Depuis les recherches de Bernard Capelle, on considère la L. 139 comme légèrement postérieure à l'année 796 (B. CAPELLE, Alcuin et le symbole de la messe, dans Recherches de Théologies Anciennes et Médiévales, 6 [1934], p. 249, n. 2)
ALCUIN, Liber contra haeresim Felicis, éd. G.B. BLUMENSHINE (Studi e Testi 285), Vatican, Bibliothèque apostolique, 1980
ALCUIN, ID., Contra Felicem Urgellitanum episcopum libri VII, PL 101 (1863), col. 126-230
et Agobard de Lyon (Adversus dogma Felicis, in AGOBARD DE LYON, Opera omnia, éd. L. VAN ACKER, Turnhout, Brepols, 1981, p. 71-111)
Seule la lettre que Félix adressa aux prêtres de son diocèse après sa conversion définitive à l'orthodoxie romaine (juin 799) a été conservée (éd. A. WERMINGHOFF, Adversus dogma Felicis, idem, p. 221-225)
MGH EKA, t. 2, p. 81-85
Les précédents éditeurs de cette lettre avaient suggéré la date de 793, situant la rédaction quelques mois après le concile de Ratisbonne (Monumenta Alcuiniana, éd. Ph. Jaffé, dans Bibliotheca rerum germanicarum, t. 6, Aalen, Scientia Verlag, 1961 [1873], p. 209-210
PL, t. 100 (1863), col. 168-170). - Nous avons joint en annexe une traduction de cette lettre que nous avons établie au départ de l'édition critique d'Ernest Dümmler. Cette traduction n'a d'autre prétention que celle de permettre un accès direct au texte étudié. Nous renverrons systématiquement le lecteur au texte latin édité dans les MGH
Nous devons cette information aux lettres L. 24 et 25 qui évoquent le départ el l'absence de Candide rentré sur l'ile. Sur la modification de la datation initialement proposée par Ernest Dümmler (c. 794): D. BULLOUGH, What has Ingeld lo do with Lindisfarne, dans Anglo-Saxon England, 22 (1993), p. 97-98
« Les païens sont instruments de triomphes dans une perspective d'interprétation ministérielle donc eschatologique de la potestas » (Ch. VEYRARDCOSME, Le paganisme dans l'œuvre d'Alcuin, in L. MARY - M. SOT, Impies et païens entre Antiquité el Moyen Age, Paris, Picard, 2001, p. 146)
Les premières mentions du concept alcuinien d'imperium christianum apparaissent dans la vita Willibrordi et dans la correspondance rédigée à l'occasion de la soumission des Avars (M. ALBERI, The Evolution of the Alcuin's concept of the Imperium Christianum, dans J. HILL - M. SWAN [éd.], The community, the Family and the Saint. Patterns of Power in Early Medieval Europa. Selected Proceedings of the International Medieval Congress. University of Leeds 14-17 July 1994 - 10-13 July 1995, Turnhout, Brepols, 1998, p. 3-17)
R. LANDES, Millenarismus absconditus. L'historiographie augustinienne et le millénarisme du haut Moyen Âge jusqu'à l'an Mil (1), in MA, 98 (1992), p. 362-363
Sur les calculs de Bède: G. DECLERCQ, Anno Domini. Les origines de l'ère chrétienne, Turnhout, Brepols, 2000, p. 159-164
W. BRANDES, Tempora periculosa sunt. Eschatologisches im Vorfeld der Kaiserkrönung Karls des Grossen, dans R. BERNDT (éd.), Das Frankfurter Konzil von 794 [voir n. 8], vol. l, p. 49-79
Ce thème augustinien figurait dans la règle de saint Benoît avant d'être repris par Grégoire le Grand (GRÉGOIRE LE GRAND, La règle pastorale, éd. B. JUDIC, t. 1 [SC, 381], Paris, Cerf, 1992, p. 47-48)
L'expression praeesse et prodesse renvoie à la mission du rector de la Règle de Grégoire le Grand dont Yves Sassier a souligné l'ambivalence (Y. SASSIER, Royauté et idéologie au Moyen Age. Bas Empire, monde franc, France [IVe - XIIe siècle), Paris, Armand Colin, 2002, p. 98-99). Elle est assurément une preuve supplémentaire de l'intention d'Alcuin de confier au roi une mission pastorale similaire à celle des évêques
Au nombre des images bibliques récupérées par Alcuin pour décrire son nouvel idéal royal et sacerdotal figure l'extrait des Proverbes 30, 29-31: Tria sunt quae bene gradiuntur, et quartum quod incedit feliciter; leo fortissimus bestiarum, ad nullius pauebit occursum; gallus succinctus lumbos, et aries, nec est rex qui resistat ei. Alcuin s'est approprié l'interprétation exégétique de Grégoire le Grand plagiée par Bède le Véné rable. Le coq est le prédicateur, le bélier, le docteur. L'exégèse de Bède soulignait, en outre, que l'avènement de l'Antéchrist permettrait au roi peu sensible au message chrétien de prospérer quelques années dans le mensonge, ce qui nous conforte dans l'idée que, pour Alcuin, l'autorité du prédicateur dépasse celle du roi qui ne marcherait pas à sa suite (GRÉGOIRE LE GRAND, Moralia in Job, L. 30, pars. 3, l. 9-50, éd. M. ADRIAEN, t. 2 [CCSL, 143 B], Turnhout, Brepols, 1981
BÈDE LE VÉNÉRABLE, In proverbia Salomonis libri III, L. 3, c. 30, 1. 222-252, éd. D. HURST [CCSL, 119B], Turnhout, Brepols, 1983). Bien que cette idée ne soit exprimée sous cette forme à aucun endroit, il nous paraît évident que le modèle royal alcuinien prend le contre-pied du texte des Proverbes, en soutenant qu'est roi celui qui ne s'oppose pas au prédicateur. Remarquons, d'ailleurs, que la traduction grecque de la Septante met en exergue le roi prédicateur (cursive Greek chiαὶ βασ ιλεὺς δημηγο γω̃ν εcombining comma aboveν εcombining comma abovéθνει: le roi qui harangue le peuple)
A. GRABOIS, Un mythe fondamental de l'histoire de France au moyen âge: le roi David, précurseur du roi très chrétien, dans Revue historique, 581 (1992), p. 11-31
H. YAGELLO, Histoire, exégèse et politique: l'apologie de David d'Ambroise de Milan et les carolingiens, dans Sources, Travaux historiques, nos 49-50 (a. 1997), 1999, p. 103-122
M. GARRISON, The Franks as the New Israel? Education for an identity from Pippin to Charlemagne, dans Y. HEN - M. INNES (éd.), The Uses of the Past in the Early Middle Ages, Cambridge, Cambridge University Press, 2000, p. 153
Ch. VEYRARD-COSME, L'image de Charlemagne dans la correspondance d'Alcuin, dans I. COGITORE - Fr. GOYET (dir.), L'éloge du Prince. De l'Antiquité au temps des lumières, Grenoble, Université Stendhal, Ellug, 2003, p. 145-150
Nous ne pouvons suivre Ch. Veyrard-Cosme lorsqu'elle affirme que le concile de Francfort a créé les conditions historiques de l'identification David-CharlemagneM (idem p. 146)
Domini David, rectoris optimi, victoris maximi Flaccus Albinus optat salutem (L. 163, p. 263, l. 6)
M. LEJBOWICZ, Computus. Le nombre et le temps altimédié vaux, dans B. RIBÉMONT, Le temps, sa mesure et sa perception au Moyen Age. Actes du colloque d'Orléans, 12-13 avril 1901, Caen, Paradigme, 1992, p. 171-172 et 185
Pour une chronologie de ces lettres: JULLIEN-PERELMAN, ALC 45.126; 143; 145; 148; 149; 155; 163; 170; 171
Nous tenons cette déduction des L. 170 et 171 dont l'époque de rédaction a été redéfinie par D. BULLOUGH, Reminiscence and Reality. Text, Translation and Testimony of an Alcuin Letter, dans Journal of Medieval Latin, 5 (1995), p. 177 et n. 13
Une vieille tradition historique fréquemment répé tée jusqu'à nos jours (thèse d'Albert HAUCK, Kirchengeschichte Deutschlands, Leipzig, 1912, p. 318
Par conséquent, cette précision ne doit pas être comprise comme une simple indication quantitative (six jours) mais comme un cheminement symbolique de conversion (J. CHEVALIER-A. GHEERBRANT, Dictionnaire des symboles. Mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres, Paris, Laffont, [1969], 1982, sv. Deux et sv. Sept
H. DE LUBAC, Exégèse médiévale. Les quatre sens de l'Ecriture, t. 4, Paris, Desclée de Brouwer, 1993, p. 7-10
O. BEIGDEDER, Introduction à la nuit des temps, t. 5 Lexique des symboles, La Picrre-qui-Vire, éd. Zodiaque, 1969)
« Alcuin l'informe que Candide Wizo doit remettre au roi son traité Adversus Felicem Urgellitanum contre l'adoptianisine » (JULLIEN-PERELMAN, ALC 45.204, p. 295)
Jusqu'à ce qu'éclate la querelle adoptianiste, Félix d'Urgel était réputé pour sa science et sa piété. Une lettre d'Alcuin loue les qualités morales et intellectuelles de Félix et le prie de bien vouloir accueillir son correspondant dans ses prières (L. 5). Indubitablement antérieur à la querelle, ce document doit dater de la période à laquelle Alcuin était en Francia, entre 786 et 790. Ernest Dümmler a daté très approximativement celle-ci de c. 789. (Sur les différentes dates proposées pour cette lettre: M.S. DRISCOLL, Alcuin et la pénitence à l'époque carolingienne, Munster, Aschendorff, 1999, p. 22, n. 58