Abstract :
[fr] Le GLS souhaite établir son plan d’action pour les années à venir à la lumière de l’opinion des
professionnels des soins à domicile.
La présente étude du Département de Médecine Générale de l’Université de Liège a permis de
donner la parole à une centaine d’acteurs de la première ligne, répartis au sein de six professions
différentes.
Les deux outils de recueils de données que sont les Groupes focalisés et les Groupes nominaux
donnent logiquement des informations de natures différentes. Les usages concrets qui peuvent en
être faits sont également différents. Il existe naturellement de très larges superpositions qui font
que les discours entendus sont cohérents.
Les FG ont exploré de manière très détaillée les ressentis, les représentations et les attentes
individuels de professionnels des soins à domicile vis-à-vis des missions attribuées aux Services
Intégrés de Soins à Domicile.
Globalement, c’est l’état d’esprit des professionnels qui a été visité dans les deux domaines
importants que sont la qualité des soins et le travail collaboratif. Il en ressort de grandes tendances qu’il peut être utile d’identifier pour une structure comme le GLS.
Les réalités des soins à domicile sont analysées de manière assez homogène ; la complexité médicosociale de certaines situations est évidente aux yeux de tous et la plus-value apportée par l’action pluridisciplinaire dans de telles circonstances est spontanément évoquée par tous. Les différentes disciplines tiennent un discours assez unanime sur la nécessité de centrer son attention sur le patient qui doit devenir un acteur de ses propres soins. Un changement de modèle qui fait passer le patient d’une situation passive à une position active est en train de s’opérer. La culture pluridisciplinaire fait son chemin, elle progresse malgré des obstacles bien reconnus par les
prestataires des différentes disciplines.
En définitive, la prise en charge de soins à domicile suscite un riche questionnement éthique où se
mêlent des interrogations sur la place du patient, sur la pluridisciplinarité et le partage des
informations professionnelles, sur la gestion des situations complexes, sur le développement
professionnel et personnel des soignants, sur la place des soins à domicile dans notre système de
santé.
La contribution des SISD peut être importante dans ces vastes domaines de réflexion : on peut
penser à des colloques, des formations, des rencontres pluridisciplinaires,…
Plus spécifiquement, les FG ont permis d’identifier des préoccupations plus particulières qui
interpellent toutes les disciplines et qui pourraient déboucher sur des actions concrètes. On peut
ainsi épingler, dans le désordre, le besoin de soutien au bien-être des soignants, la demande de
programmes de formation pluridisciplinaire, le souhait implicite d’outils novateurs en matière
d’échanges d’informations, l’intérêt exprimé pour toute initiative locale favorisant les contacts
pluridisciplinaires et la connaissance des autres disciplines.
Le discours des soignants permet également de relever des carences qui ne sont pas spontanément exprimées : méconnaissance des dispositifs sociaux améliorant l’accessibilité aux soins et leur coût, de la législation relative à la concertation multidisciplinaire, du rôle des centres de coordination et des coordinatrices de soins. Ici encore des actions d’information peuvent être initiées ou poursuivies.
Les GN nous apportent un éclairage plus concret sur les actions qui peuvent être menées pour
favoriser le développement du travail collaboratif et améliorer l’action pluridisciplinaire. En
outre, cette méthode permet une hiérarchisation des propositions tout en autorisant que soient
révélées des sensibilités propres à chaque discipline.
De grands domaines d’actions prioritaires, identifiés par toutes les disciplines, peuvent se dégager : les rencontres entre professionnels, les moyens de communication interdisciplinaires et
l’organisation concrète de l’action pluridisciplinaire locale. Les indices de priorité et de popularité
permettent d’approcher, pour chaque action envisageable, l’importance que les professionnels lui
accordent ainsi que le nombre de ceux qui pourraient être intéressés.
Au départ des grandes catégories ou sous-catégories d’actions, la méthode des GN a l’avantage de permettre de retourner aux propositions précises, telles qu’exprimées et validées par les
professionnels.