Abstract :
[fr] Notre civilisation est aux prises avec le problème de sa propre survie et elle a de plus en plus une conscience aiguë des risques élevés qu'elle court. A ce titre, le devenir de la forêt représente un enjeu capital et, si l'on n'y prend garde, l'appauvrissement de ce patrimoine occupant le tiers des terres émergées ne saurait que compromettre l'avenir de l'homme.
L'homme entretient avec la forêt des rapports vraiment très curieux. Dans sa mémoire et dans son imaginaire, elle revêt des aspects bénéfiques : berceau de la vie, abri, source d'aliments de toutes sortes et de bois pour le feu, les outils et la construction, sans oublier la beauté des paysages qu'elle compose ou dans lesquels elle s'inscrit. En même temps, elle symbolise aussi des aspects maléfiques : lieu des terreurs et des angoisses, obscurité touffue, repaire des bêtes féroces, mystère et pièges pour l'inconnu qui ose s'y aventurer.
La même ambivalence apparaît dans le comportement de l'homme envers la forêt : il la considère comme un précieux héritage reçu du passé et qu'il faut transmettre aux générations futures ; il sait qu'il faut l'utiliser avec mesure et de façon durable ; il sent qu'elle est essentielle à l'hygiène et à l'équilibre de la planète et en même temps, cruel dilemme, pour survivre, il doit lui faire la guerre, grignoter sur elle l'espace nécessaire aux cultures, à l'élevage, à ses implantations villageoises, urbaines ou industrielles. A mesure qu'il prolifère, il défriche toujours plus et arrache à la forêt des quantités toujours plus importantes de bois d'oeuvre et de feu.
C'est à l'échelle mondiale qu'il faut envisager les moyens de préserver et de développer les fonctions essentielles de la forêt, sur le triple front de l'écologie, de l'économie et du social.