Abstract :
[fr] L’objectif de cette étude est la détermination de la distribution et des propriétés des métaux
traces dans les sédiments de l’estuaire de l’Escaut, en vue d’améliorer la compréhension de
leur comportement biogéochimique. Dans ce but, les distributions des éléments majeurs
(Si, Al, Fe, Ca, Mg, Na, K, P, matières organiques et pertes au feu) et mineurs (Cd, Pb, Cu,
Zn, Cr, Ni, Co, Mn et Li) ont été examinées dans 59 échantillons de sédiments de surface.
L’analyse factorielle des résultats de la composition des dépôts montre que le processus de
piégeage dans la zone de turbidité maximale constitue le facteur le plus important qui
explique les teneurs des métaux traces dans les sédiments.
De plus, la distribution de ces éléments a été étudiée dans différentes fractions
granulométriques démontrant l’accumulation des métaux toxiques dans les fractions les
plus fines. Elle permis de discuter de manière critique les méthodes de normalisation les
plus utilisées dans la littérature et d’adopter la normalisation par le Li comme la méthode la
plus adéquate dans le cas de l’Escaut, l’Al reste un bon élément de normalisation sauf pour
les sables. La normalisation des concentrations métalliques des sédiments par le Li, montre
une accumulation importantes du Cd, du Zn, du Cu, du Pb et du Mn limitée à la zone
amont et un comportement conservatif pour le Cr, le Ni et le Co.
Une étude de spéciation géochimique des solides a été réalisée par une nouvelle approche
basée sur la titration acide des sédiments mis en suspension. Cette méthode permet,
contrairement à la méthode de digestion sélective, de préciser la spéciation, la mobilité et la
réactivité des métaux traces dans les sédiments. Les fractions les plus réactives des métaux
étudiés sont notées dans le cas du Cd (80%), du Pb (70%), du Cu (70%), du Zn (80%) et du
Mn (80%), notamment dans les vases anaérobiques de la zone amont. Le piégeage de ces
métaux d’origine anthropogénique s’explique par la précipitation du Cd et du Zn sous
forme de sulfures, la précipitation du Mn avec les carbonates et le recyclage du Pb avec les
oxyhydroxydes de Fer à l’interface eau/sédiment.