Abstract :
[fr] Parallèlement au bond en avant que la recherche en éducation a fait ces dernières années, la théorie de l'évaluation a remarquablement progressé. On comprend de mieux en mieux combien les évaluations normatives sont de peu d'utilité pour le pilotage des apprentissages. Pour aider l'élève à progresser, il faut entretenir chez lui le désir d'apprendre et de lui indiquer ou, mieux, lui faire découvrir où il en est dans son parcours vers le savoir, le savoir-faire ou le savoir-être (ce que font les épreuves critérielles), et en quoi consistent les écueils auxquels il se heurte. L'évaluation formative répond à ce besoin. Les épreuves critérielles et, avec elles, l'évaluation des compétences minimales sont appelées à jouer un rôle croissant dans le processus éducatif. Par ailleurs, on perçoit aussi de mieux en mieux le caractère superficiel de bien des évaluations des acquis. Elles se fondent encore trp souvent sur des interrogations concernant un cas isolé, présenté sous une seule forme, dans une seule condition, et à un seul moment. La théorie de la généralisabilité s'efforce de lever cette hypothèque. A côté de la science de l'éducation, la psychologie cognitive, a elle aussi fait des progrès considérables au cours de ces dernières décennies. Ils ont des implications importantes pour l'évaluation. Une telle constatation n'implique cependant pas que toutes les méthodes de construction des examens ou des tests que nous connaissons sont inadéquates, mais bien qu'il faut les appliquer à des modèles cognitifs choisis. Enfin, on observe un fort mouvement en faveur du testage des performances effectives. Dire ce que l'on ferait n'assure pas qu'on est capable de le faire dans la réalité ... L'évaluation sur la base de portefeuilles réunissant des échantillons de productions personnelles suscite actuellement beaucoup d'intérêt. Tant les portefeuilles que les observations directes de performances posent aussi des problèmes de validité et de fidélité des observations. A côté des améliorations qui viennent d'être évoquées, bien d'autres restent à apporter, à commencer par une meilleure diffusion des progrès théoriques de la docimologie dans la pratique scolaire. La situation change, certes, mais trop lentement par rapport aux transformations que l'essor vertigineux des technologies provoque dans notre société.