La formation professionnelle continue et ses usages. Le cas des secteurs industriels en Région wallonne

Au départ d'une enquête réalisée en 2001 auprès de 341 travailleurs actifs en 1997 ou 1998 dans un secteur industriel en Région wallonne, l'auteur analyse les pratiques en matière de formation continue en les situant en tant que composantes des trajectoires professionnelles. Ces trajectoires sont identifiées au départ des moments de scansion que constituent les ruptures dans l'activité ou les changements d'employeur, et du contenu des activités qui sont exercées. Dans un contexte où la mobilité et la flexibilité s'imposent dans l'organisation du travail, la formation professionnelle continue semble revêtir des fonctions oscillant entre un préliminaire requis pour l'entrée en emploi et un mode d'intégration ou de gestion de la main-d'oeuvre au sein des entreprises. Même si les données disponibles ne permettent pas d'établir de stricts liens de causalité entre les événements présents dans le parcours professionnel, on notera que l'accès à la formation continue n'est pas l'indice, la garantie ou la conséquence d'une trajectoire en emploi plus ou moins stable - ou plus ou moins heurtée - et que les bénéfices escomptés à l'issue d'une formation continue ne sont pas équivalents. Tous n'en tirent pas un même profit : si pour les uns, faiblement dotés en capital scolaire, la formation a permis d'accéder au marché de l'emploi, pour d'autres, plus riches en capital scolaire, elle offre davantage d'opportunités de promotion, d'évolution salariale et de modifications des tâches quotidiennes qui sont réalisées.