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Abstract :
[fr] Par l’analyse d’un ensemble de textes rédigés aussi bien par des anglophones que des francophones d’Amérique du Nord dans la seconde moitié du 20e siècle, nous nous proposons d’envisager les conceptions présidant à la rédaction de l’histoire de la langue. Par le biais de l’étude de la dénomination des variétés de langue (qu’il s’agisse des variétés vernaculaires ou de la variété prise comme étalon de référence), nous mettons au jour les idéologies et représentations linguistiques bien vivantes qui transparaissent derrières des catégorisations souvent considérées comme consensuelles.
La mise en rapport des choix terminologiques et des hypothèses historiographiques défendues (encore très diversifiées) semble montrer comment les idéologies orientent la description historique. Ce n’est pas seulement dans les thèmes développés qu’elles se reflètent, mais aussi dans les événements ou polémiques passés sous silence.
Dans des contextes comme l’Acadie et la Louisiane, où le français est minoritaire, la place de la langue dans l’affirmation identitaire est prépondérante. Au même titre que l’histoire, la religion et la culture, elle fait l’objet de représentations qui ont pu se marquer dans tous les types de discours.
Cependant, il peut paraître paradoxal, dans ces deux ensembles francophones hétérogènes, que l’histoire de la langue soit aussi parcellaire et toujours subordonnée à d’autres problématiques et préoccupations. Il s’agira, lors de cette présentation, d’esquisser des réflexions sur les conséquences de ce traitement historiographique conditionné de la langue ainsi que sur les conditions sociohistoriques et sociolinguistiques qui peuvent expliquer une telle situation.