Abstract :
[fr] Introduction
Dès avril 2011, la fonction de concertation fera l’objet d’un financement structurel pour les soins en santé mentale en Belgique. Cette fonction va se construire en partie sur base de l’expérience des projets thérapeutiques « réseaux et circuits de soins ». Ces recherches actions se concrétisent par l’organisation de réunions de concertation pluridisciplinaires autour de situations chroniques et complexes. Plus spécifiquement, le projet thérapeutique n°99 « personnes âgées » a pour objectifs de favoriser le maintien à domicile de personnes âgées, de garantir la continuité des soins et du projet de vie, d’améliorer la qualité de la réintégration au domicile, d’éviter les réhospitalisations, de mieux cerner les conditions d’une réhospitalisation, et d’aborder les problématiques d’isolement, de solitude, voire de maltraitance.
Objectif
Proposition d’un modèle organisationnel de travail en réseau sur base de l’expérience du projet thérapeutique n°99 « Personnes âgées » en Province de Liège.
Méthodologie
Le projet thérapeutique n°99 vise les personnes âgées de 65 ans et plus, habitant en Province de Liège et présentant une pathologie psychiatrique spécifique : démence, abus d’alcool, abus d’opiacés, abus d’hypnotiques, anxiolytiques ou sédatifs, schizophrénie, ou trouble schizo-affectif. Le projet repose sur une démarche empirique. Il consiste en l’organisation de réunions de concertation pluridisciplinaires autour de patients et de leur famille dont la finalité est la mise en place d’un suivi individualisé. Nous nous appuyons sur ces situations cliniques pour mettre en place des procédures de travail en réseau.
Résultats
L’âge moyen de la population suivie est de 79,21 ± 6.71. Elle se constitue majoritairement d’hommes (51%). Les diagnostiques les plus fréquents à l’inclusion sont la démence (Alzheimer, vasculaire,..) et l’abus d’alcool. La mise en place et la pérennisation de la fonction de concertation a nécessité et nécessite encore une sensibilisation des professionnels (équipes et pouvoir organisateur), quant à l’intérêt de la concertation et à ses modalités organisationnelles. Avec les partenaires du projet, nous avons développé des procédures de travail en réseau destinées à faciliter et à structurer les échanges. Pour chaque situation, autour de l’usager, nous identifions un agent de suivi (référent du patient) qui assure des fonctions de liaison, d’évaluation et de bienveillance. Nous nous appuyons sur un outil « le plan de soins individualisé - PSI » qui motive la définition d’objectifs clairs, identifie le rôle de chaque partenaire, et l’échéance à respecter pour la prise en charge.
Conclusion
L’expérience du projet thérapeutique n°99 s’est avérée extrêmement fructueuse, par l’atteinte des objectifs centrés sur l’usager et leur famille, mais également à travers les nombreux échanges interprofessionnels. La concertation pluridisciplinaire constitue un excellent moyen de connaissance des partenaires, amenant une représentation plus concrète de leur mode de fonctionnement et de leur offre de soins. Le développement de la fonction de concertation a suscité un remaniement organisationnel important chez les professionnels, souvent peu familiarisés à la collaboration « extérieure ». Sa mise en place dans le champs de la santé mentale requiert le développement de procédures de travail en réseau ainsi qu’un accompagnement des professionnels tant au niveau institutionnel qu’autour de l’usager et de leur famille. Une responsabilisation des partenaires devra appuyer cette démarche pour garantir leur investissement dans un processus de travail en réseau. L’efficacité de celui-ci repose sur l’implication de l’ensemble des partenaires disponibles sur une zone géographique donnée.