Abstract :
[fr] Plusieurs essais randomisés et méta-analyses récentes ont montré que la voie transobturatrice est, à moyen terme, aussi efficace et plus sécurisante que la voie rétropubienne pour la mise en place d’une bandelette sous-urétrale pour traiter l’incontinence urinaire d’effort (IUE) féminine. En effet, la voie transobturatrice est associée à des taux de guérison subjective de l’IUE similaires (±85-90%) mais à un risque moindre de de saignement, de perforation vésicale et de troubles mictionnels postopératoires. La voie transobturatrice de dedans en dehors (‘Tension-free Vaginal Tape - Obturator’, TVT-O) a été développée en 2003 par Jean de Leval dans le but de réduire le risque de perforation de la vessie et de l’urètre tout en minimisant la dissection chirurgicale nécessaire pour insérer la bandelette. A ce jour, plus de 50 études cliniques, incluant 18 essais randomisés et 3 registres nationaux réalisés en France, Autriche, et Norvège, ont largement démontré les excellents résultats à moyen terme (2 à 5 ans de suivi) de la technique TVT-O.
Plus récemment, nous avons apporté deux modifications à la procédure TVT-O, à savoir l’utilisation d’une bandelette plus courte, de 12 cm de long, insérée sans perforer la membrane obturatrice par les ciseaux ou le guide. Nos travaux anatomiques sur cadavres ont montré que cette bandelette plus courte est ancrée dans les muscles obturateurs et la membrane obturatrice mais évite dans une large mesure les muscles adducteurs. D’un point de vue clinique, nous avons comparé l’approche TVT-O originale à la version modifiée, potentiellement moins invasive, au travers d’un essai clinique prospectif randomisé. Les résultats de cet essai, présentés au congrès conjoint de l’International Continence Society (ICS) et de l’International Urogynecology Association (IUGA) à Toronto, ont montré qu’après suivi minimal d’1 an, les 2 approches génèrent des taux de guérison de l’IUE élevés et des taux de complications postopératoires très faibles, similaires pour les 2 procédures, la procédure modifiée étant néanmoins associée à une incidence et à une sévérité de douleurs de cuisse postopératoires immédiates significativement moindres.