[fr] Le patient souffrant d'insuffisance rénale terminale est exposé à une mortalité de 5 à 30 fois supérieure à celle de la population générale à âge identique. Au moins 50% de cette surmortalité sont dus à des complications cardiovasculaires. Des signes de coronaropathie et d'insuffisance cardiaque sont déjà présents chez 40% de patients au début des traitements par dialyse. Ce risque cardiovasculaire apparaît très tôt dans le processus de dégradation de la fonction rénale et aumente au fur et à mesure de la progression de l'insuffisance rénale. Un patient souffrant de maladie rénale a plus de probabilité de décéder d'un problème cardiovasculaire que d'évoluer vers l'insuffisance rénale terminale. Plusieurs études épidémiologiques menées aux Etats-Unis, que ce soit l'étude NHANES III (National Health And Nutrition Examination Survey) ou encore l'étude ARIC (Atherosclerosis Risk in Communities), démontrent toutes que ce risque cardiovasculaire s'élève particulièrement dès que la filtration glomérulaire s'abaisse en dessous de 60 ml/min/1,73 m². Ceci vient d'être confirmé sur un suivi de près de 3 ans chez plus d'un million de sujets, tant pour le risque de décès, d'accidents cardiovasculaires que d'hospitalisations. Par ailleurs, le devenir de patients ayant présenté un infarctus du myocarde est plus sombre en présence d'une insuffisance rénale. Chaque diminution de 10 ml/min de la filtration glomérulaire, à partir de 80 ml/min, augmente le risque de complication de 10% chez des sujets ayant souffert d'un infarctus.