Abstract :
[fr] La question de l’abaissement du droit de vote à 16 ans a toujours fait l’objet de débats dans certains cercles universitaires. Lors des dernières élections autrichiennes, les jeunes de 16 ans et plus ont été invités à voter même si les jeunes eux-mêmes sont souvent partagés, voire hostiles à l’idée. Or, une question comme le droit de vote à 16 ans, peu discutée publiquement et engageant plusieurs dimensions de la vie d’un individu, n’est-elle pas une question de débat idéale, où la confrontation des idées peut amener à modifier les points de vue et révéler – et même modifier – les attitudes plus globales des jeunes envers l’intérêt politique et la participation ? Un échantillon non aléatoire de 182 jeunes de 16-22 ans en Belgique francophone a été retenu pour discuter du vote à 16 ans, de l’intérêt et de leur participation politique lors d’une journée avec 4 experts. Un même questionnaire a été distribué avant et après la rencontre pour mesurer les changements d’opinions. Ces derniers ne sont pas les résultats les plus intéressants. En analysant plus en détails les discussions des jeunes dans les focus groups qui ont eu lieu à la mi-journée, il a été possible de dégager de véritables structures de raisonnement dans les discours des jeunes. Les premiers résultats présentés ici ouvrent des voies de recherche intéressantes, surtout dans l’étude dans le champ de la socialisation politique.
[en] The question of lowering the voting age to 16 has long been debated in university circles. In the last Austrian elections, young people aged 16 and older were invited to vote, even if young people themselves are divided over this issue, even hostile to the idea. Nevertheless, isn’t such a question, which is rarely discussed by the larger public and touches on several dimensions of a person’s life, an ideal topic for a debate, where the confrontation of ideas may change opinions and reveal – or even modify – young people’s global attitudes towards political interest and participation? A non-random sample of nearly two hundred 16- to 22-year-old youth in French-speaking Belgium was selected to discuss the possibility of lowering the voting age to 16, as well as political interest and political participation, during one day with four experts. The same questionnaire was filled in in the beginning and at the end of the day to measure the changes in opinion. But those changes are not the most interesting ones in this research. When we analysed the discussions of the young people during the focus groups, it was possible to bring out real patterns of political reasoning in the discourses. The first results presented here open interesting research paths, particularly for the study of political socialization.