[fr] Plus de cinquante ans après leur mise sur le marché, les sulfamidés hypoglycémiants font toujours partie du traitement de base du diabète non insulinodépendant. A côté de leurs remarquables propriétés pharmacologiques, ces produits ont, à différentes reprises, été tenus responsables d’hypoglycémies sévères survenant de manière inexpliquée chez des sujets non diabétiques. Ce type d’hypoglycémie, qualifiée de factice, est notamment fréquemment retrouvée dans le syndrome de Munchausen, trouble psychiatrique poussant le malade à mimer une pathologie. Cette hypoglycémie est associée à un hyperinsulinisme endogène simulant une pathologie endocrine très rare, l’insulinome. Nous souhaitons faire connaître aux Cliniciens l’intérêt de la recherche et du dosage sanguin des sulfamidés hypoglycémiants dans le cadre du diagnostic différentiel des hyperinsulinismes. La mise en évidence d’une hypoglycémie induite par ces médicaments constitue un élément intéressant pour orienter le diagnostic et éventuellement éviter une pancréatectomie en cas de forte suspicion d’insulinome. La méthode analytique développée au laboratoire s’appuie sur la chromatographie liquide ultra performante couplée à la spectrométrie de masse tandem (UPLC -MS -MS ). Par cette technique, on peut mettre en évidence dans le sang une dizaine de sulfonylurées et le répaglinide. Elle constituera à l’avenir une méthode de choix face à toute suspicion de mésusage des sulfonylurées.