Keywords :
Group Practice, Prepaid; Medical Informatics; Medical Records Systems, Computerized; Attitude to Computers; Qualitative research; Pratique groupe forfait payé d'avance; Informatique médicale; Dossier médical informatisé; Relation homme ordinateur; Recherche qualitative
Abstract :
[fr] Introduction : Le dossier de santé informatisé (DSI), utilisé quotidiennement en soins primaires, peut constituer un instrument de récolte de données utilisables localement pour l’amélioration de la qualité des soins et, à une plus grande échelle, une base de données épidémiologiques. Malgré une politique de promotion du DSI de la Fédération des Maisons médicales belges francophones, son utilisation reste très marginale.
Méthodes : Huit maisons médicales motivées par l’informatisation de leur dossier ont été rencontrées. Des indicateurs quantitatifs d’utilisation du DSI ont été mesurés. Une évaluation qualitative des résistances à l’informatisation et des solutions pouvant y être apportées a été réalisée par la technique du groupe nominal.
Résultats : L’utilisation du DSI reste faible, sauf exception. Les solutions proposées ont pu être regroupées en 5 catégories : éthique (confidentialité, relation avec le patient, relation du thérapeute avec la machine), formation (à l’informatique, à la logique classificatoire, formation accessible), recherche de sens (envie d’utiliser les outputs locaux dans des projets d’amélioration de la qualité des soins, comparaison avec d’autres praticiens, encadrement local), pratique (amélioration du logiciel, amélioration de l’organisation interne des équipes, gestion du temps passé à l’encodage des données) et pluridisciplinarité (coordination entre secteurs, effort soutenu par l’ensemble de l’équipe, projets communs).
Discussion : Les praticiens sont prêts à s’informatiser s’ils en retirent des bénéfices immédiats (connaissance de leur patientèle et de leur fonctionnement d’équipe). Ils ont exprimé le besoin de disposer d’un outil simple à utiliser, qui ne leur fasse pas perdre de temps et qui respecte leurs spécificités de travail et d’organisation (équipe pluridisciplinaires et autogérées). Ils ont exprimé le besoin d’un soutien extérieur, sous forme de formations adaptées et d’encadrement pour la gestion des données. Les préoccupations de type éthique (sécurité, transfert de données, place de l’ordinateur dans la relation avec le patient) sont étonnamment peu présentes.