Abstract :
[fr] En 1990 et en 1998, nous avons eu l’occasion de distribuer un questionnaire à plus de 800 étudiants de sept écoles secondaires de la région de Québec dans le but, entre autres, de déterminer certaines composantes de leurs sentiments d’appartenance. La comparaison de données, à une dizaine d’années d’intervalle, s’avère instructive, d’autant plus que nos résultats sont analysés à l’aide d’une méthode multidimensionnelle, la classification ascendante hiérarchique, qui nous permet de décomposer les images globales en une série de profils de réponses et de regrouper les individus interrogés en fonction des similitudes de ce profil. La pluralité des conceptions propres à chaque individu peut ainsi être mise en évidence dans nos échantillons, ce qui nous empêche de considérer la perception des différentes identités nationales comme une réalité homogène. On retiendra, entre autres, qu’en dix ans d’intervalle, la fierté d’être Québécois comme celle d’être Canadien a diminué de 20 % en comparant les échantillons globalement. Toutefois, l’enquête de 1998 nous montre également qu’au delà des options constitutionnelles préférées (63 % de l’échantillon privilégient d’abord l’indépendance ou la souveraineté-partenariat), le fait de considérer simultanément les indicateurs de fierté, de l’image des groupes linguistiques et de la hiérarchie des priorités offre un portrait beaucoup plus nuancé des positions des élèves de secondaire 4 et 5. À sa façon, les contradictions d’une société distincte s’y retrouvent toujours illustrées.