Abstract :
[fr] Introduction – Lors de l’enregistrement du potentiel global d’action musculaire (PGAM) au niveau du muscle premier interosseux dorsal de la main (PID) après stimulation du nerf ulnaire au poignet, il est habituel d’observer un pic positif initial (pour une amplification d’environ 1 mV par division).
Objectif – Déterminer l’origine de cette déflection positive précédant le PAGM du PID lors de la stimulation du nerf ulnaire au poignet. S’agit-il d’une réponse motrice générée au voisinage de l’électrode de détection active (champ proche) ? La positivité signifiant que les plaques motrices, où est générée cette réponse, ne sont pas exactement sous l’électrode active. S’agit-il, au contraire, de la captation d’une activité générée nettement à distance du système de détection (champ lointain) ? La positivité étant alors liée à l’orientation d’un dipôle électrique par rapport au système de détection.
Sujets et méthodes - Dix patients successifs, indemnes d’atteinte du nerf ulnaire, sont étudiés. Une électrode active (G1) est placée sur le PID, au sommet de la saillie musculaire provoquée par le rapprochement actif du pouce et de l’index. L’électrode de référence (G2) est placée successivement sur le pouce, l’index, l’auriculaire, l’os trapèze au poignet et sur le membre controlatéral. Une stimulation électrique percutanée est appliquée au nerf ulnaire au poignet. Le muscle abducteur du Vème doigt (AB5) est également étudié (G1 au milieu de l’éminence hypothénar et G2 sur l’auriculaire).
Résultats – Le pic positif précédant le PAGM du PID est en moyenne plus ample lorsque l’électrode de référence est placée sur l’index. Le PAGM du PID débute systématiquement par une déflection négative lorsque l’électrode de référence est placée sur l’os trapèze au poignet ou sur le membre controlatéral. L’absence de positivité initiale est associée à un raccourcissement de la latence distale motrice. Lorsque le gain des réponses motrices du PID et de l’AB5 est fixé à 0,1 ou 0,2 mV/division, quel que soit le muscle étudié et quel que soit le montage G1/G2 utilisé, toutes les déflections initiales (positives ou négatives) présentent une latence identique ou presque.
Discussion – La déflection positive initiale qui précède le PAGM du PID, lorsque G2 est distale par rapport à la cathode, reflète l’activité générée au niveau des autres muscles innervés par le nerf ulnaire et notamment l’AB5. L’absence de cette positivité, lorsque G2 est proximale à la cathode ou sur le membre controlatéral, est liée à une inversion de polarité de la déflection initiale. Il en résulte, une réduction artificielle de la latence distale motrice. Ce type de référence doit donc être évité dans nos examens de routine.
Conclusion – Ce travail souligne d’une part, l’importance de G2 dans l’enregistrement d’un PAGM et d’autre part, que les enregistrements de surface peuvent être influencés par la contraction de muscles situés à distance du couple G1/G2, même si un seul nerf est activé par la stimulation électrique percutanée.