Abstract :
[fr] Face aux importantes perturbations, principalement d’origines anthropiques, qui affectent l’écosystème côtier méditerranéen, il est nécessaire de mettre en place des outils de diagnostic rapides de ces perturbations. Posidonia oceanica (L.) Delile, qui est un des piliers de cet écosystème, a souvent été utilisée pour évaluer l’état de santé du milieu côtier méditerranéen. Cependant, comme son turnover est relativement lent et que cette plante peut accumuler des réserves qui lui permettent, durant des périodes relativement longues, du garder une phénologie stationnaire, malgré des changement environnementaux, il est parfois trop tard lorsqu’elle montre les effets d’une perturbation. Dans ce contexte, il devient nécessaire de trouver des outils de diagnostic précoces de ces perturbations. Dans ce cadre, les modifications des populations épiphytes, qui ont un turnover plus rapide que la plante, apparaissent comme des marqueurs plus précoces de la pollution.
Dans ce cadre, nous avons tenté de déterminer si les communautés épiphytes se développant sur des feuilles artificielles imitant les feuilles de posidonies étaient semblables à celles s’installant sur les feuilles naturelles, et ce afin de voir si les feuilles artificielles pouvaient être utilisées comme modèle de feuilles de posidonies dans le cadre d’études d’impact.
Les résultats obtenus ont montrés que la colonisation des deux types de feuilles n’était pas similaire. En effet, la densité des épiphytes était beaucoup plus importante à la base des feuilles artificielles qu’à la base des feuilles de posidonies mais la diversité et l’équitabilité calculées pour les grands taxa était plus élevée sur les feuilles naturelles. Cependant, l’étude de la colonisation par les épiphytes réalisée sur toute la longueur de la feuille artificielle a montré une zonation proche de celle normalement rencontrée sur les feuilles matures de posidonies.
Ainsi, au début de la colonisation et pour la base des feuilles, les feuilles artificielles ne sont pas de bons modèles des feuilles de posidonies et ne peuvent pas être utilisées dans le cadre d’études d’impact. Cependant, au vu des résultats obtenus pour toute la longueur des feuilles artificielles et des données de la littérature, on ne peut pas exclure que, pour des stades plus avancés de la colonisation, la feuille artificielle soit un bon modèle de la feuille naturelle.