Abstract :
[en] In 1990, one of us administered a questionnaire to 640 students from nine high schools in Liège (Belgium) and its suburb. The survey aimed at measuring the political interest of the youth and their level of participation in a wide range of associations. The questionnaire, which was also administered in Quebec and Paris, was made of 200 other indicators (confidence toward the institutions, impact of the political decisions, role of the state, etc.).
Last spring, we administered a similar questionnaire to the same schools in order to compare the data gathered in our previous researches and the new data. The comparison will engage the oft-asked questions in the field about political participation—or its decline—amongst the youth. The new data show, as in 1990, that approximately two-thirds of the students (16-18 years old) participate in associational life in a broad sense. Political participation sensu stricto is still less popular than participation in organisations campaigning for the defence of human rights or the environment. We also observe significant differences in the traditional sociological categories. Yet, as we did for the 1990 data, we shall move our analysis beyond the usual sociological categories in order to stress the internal differences between groups. As such, we shall privilege the analysis in terms of classifications. With a more precise image of the various forms of participation as well as the attitudes related to it, different patterns will characterise young people’s participation. Accordingly, our understanding of the political socialisation’s mechanisms will be adapted. Such an inquiry seems necessary in order to engage the traditional views on political participation and interest of today’s youth.
[fr] En 1990, l’un d’entre nous distribua un questionnaire à 640 élèves de neuf écoles secondaires de Liège et de sa banlieue dans le but de déterminer leurs niveaux d’intérêt pour la politique et de participation à plus d’une vingtaine d’associations. Distribué à Paris et Québec, ce questionnaire était composé de 150 questions et comprenait aussi d’autres indicateurs (sentiment d’être concerné par les décisions politiques, confiance envers les institutions, sentiment d’appartenance, rôle de l’État...).
Le printemps dernier, nous avons distribué un questionnaire similaire, dans les mêmes écoles, à plus de 1400 élèves. La comparaison de ces données, recueillies à 17 ans d’intervalle, s’est avérée fort instructive, en mettant en contexte les interrogations sur l’engagement et le déclin de la participation des jeunes. Ainsi, nos enquêtes révèlent, en 1990 comme en 2007, qu’environ les deux tiers des élèves (16-18 ans) participaient aux activités d’une ou de plusieurs associations de toute nature. Dans l’ensemble, un peu moins du quart participaient à des mouvements de nature politique (au sens de l’organisation de la Cité) ou de « revendication », ou sont fortement disposés à s’engager. Certaines différences statistiquement significatives peuvent tenter d’expliquer la tendance à la participation de ces jeunes, mais comme nous l’avons fait en 1990, une analyse de données en termes de classifications nous est apparue plus illustrative. Elle permet en effet de mettre en évidence les différences internes en groupes, la mosaïque des possibles de la réalité sociale. Cette analyse remet ainsi en question notre image traditionnelle de la participation et de l’intérêt politique des jeunes et même, croyons-nous, notre compréhension des mécanismes de socialisation.