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Abstract :
[fr] Dans cet article, l’auteur se propose d’étudier le sens de la justice à partir d’un « cas » empirique recueilli en Tunisie et soumis à l’appréciation et au jugement de Tunisiens mais aussi de Français. L’examen des différentes espèces de justice établies par Aristote conduit à préciser les contours du tanfîl en tant qu’institution de partage mettant en oeuvre des règles de justice distributive et à montrer en quoi il s’agit dune forme de justice corrective sui generis. Après avoir éclairci la question du rapport aux normes, à travers la notion d’invocation des normes, et la question de la qualification, en comparant qualification juridique et qualification ordinaire, l’article analyse les formes d’argumentation et de justification que les Tunisiens et les Français interrogés mobilisent pour faire valoir leurs sens de la justice. L’analyse révèle deux types principaux de concepts de justice distributive : celle dans laquelle la légalité et le formalisme occupent une place prépondérante et celle où la primauté est accordée au contenu, à la substance, de la règle de justice. Tandis que dans le premier type le juste se confond avec le légal, dans le second non seulement il s’en distingue mais peut même s’y opposer, car ce qui est légal peut être injuste. L’auteur montre en particulier, en partant de la trilogie du juste chez Ricœur, dune part, que le compromis requiert une place de premier plan, et d’autre part, que l’idée de justice ne peut trouver sa pleine signification que dans une posture intermédiaire entre le légal et le bon, entre le formel et le substantiel.
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