[fr] Actuellement, la surface boisée du Grand-Duché de Luxembourg est de 89 150 hectares, ce qui correspond à un taux de boisement de 34,3 %. Le pays compte quatre grands territoires distincts (domaines écologiques) caractérisés par des conditions géomorphologiques et climatiques particulières. Au nord, l’Oesling prolonge le massif ardennais et comporte essentiellement des forêts d’épicéa et de hêtre. Le Gutland couvre le centre et le sud du pays et se compose majoritairement de forêts de hêtre et de chêne. Le Bassin de la Minette, de surface plus restreinte, se situe dans l’extrême sud-ouest du pays et se caractérise par la
présence de forêts mélangées présentant une grande diversité d’essences et de végétations
pionnières sur d’anciennes exploitations de minerai de fer à ciel ouvert.
Enfin, la Vallée de la Moselle, située dans le sud-est du territoire, occupe également une faible surface et la forêt y est nettement moins représentée au bénéfice des vignobles. La forêt publique soumise au régime forestier concerne 39 900 hectares (44,8 %). Avec 49 250 hectares, la forêt privée représente les 55,2 % restants. Ce survol rapide de la forêt grand-ducale montre la grande variabilité rencontrée sur un territoire relativement exigu, présentant une grande diversité naturelle qui se superpose à un grand morcellement des propriétés. Celles-ci ont des objectifs et des types de gestion pouvant varier notamment selon la nature
publique ou privée des propriétaires. Le besoin de connaître les ressources forestières nationales s’est joint à celui de s’inscrire dans une démarche internationale, partagée par l’ensemble des pays de l’Union Européenne en matière de valorisation, de conservation et de protection des ressources naturelles, pour déterminer le Grand-Duché de Luxembourg
à se doter d’un inventaire forestier permanent. C’est ainsi qu’en 1996, l’Administration
de la Nature et des Forêts a lancé le projet « Inventaire Forestier National Permanent » avec l’aide de l’Université de Liège (Gembloux Agro-Bio Tech) pour les aspects méthodologiques. Cet inventaire est devenu un instrument de politique forestière nationale et, à ce titre, joue le
rôle d’un véritable « tableau de bord » permanent de l’ensemble de la forêt luxembourgeoise. C’est en 2003 que les premiers résultats ont vu le jour et ont fourni le premier état des lieux ou une photographie de la situation de l’époque. Dix années plus tard, fort de l’expérience
acquise et des nombreuses retombées positives enregistrées, un second cycle de mesures est en voie de réalisation. Il devra, entre autres, permettre d’estimer la productivité de la forêt luxembourgeoise et d’appréhender la disponibilité de la ressource ; il servira aussi d’instrument de mesure en matière de durabilité de la gestion, s’inscrivant ainsi dans les démarches
de certification. Les objectifs poursuivis par l’inventaire permanent visent à estimer les ressources forestières et leur évolution en termes de surface et de matériel sur pied. La connaissance des ressources forestières à l’échelle nationale est particulièrement importante
en matière de politique forestière, de gestion des massifs forestiers, d’approvisionnement
pour l’industrie du bois et, en s’amplifiant au cours du temps, de monitoring de la biodiversité en forêt ainsi que de suivi de la mise en œuvre de la directive européenne « Habitats ». De même, au niveau international, l’inventaire s’avère être l’indispensable référence dans le contexte des enquêtes diligentées par des organismes internationaux tels que l’Organisation
des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), l’Union européenne
(UE) ou encore dans le cadre d’initiatives soutenant la coopération scientifique entre
pays. C’est le cas de l’Action COST E43 « Harmonisation of National Forest Inventories in Europe: Techniques for Common Reporting », à laquelle le Grand-Duché a apporté son soutien.
Le présent article a pour objet principal de faire le point sur l’approche globale qui a été validée et retenue pour activer toute la dynamique du second cycle de mesures.