Abstract :
[fr] Dans le bassin d’Oulmès sont exploitées et commercialisées par la société des Eaux Minérales d’Oulmès qui constitue le plus gros embouteilleur d’eaux minérales du Maroc :Sidi Ali Lala Haya.
Le pluton granitique, d’âge hercynien, d’Oulmès est un granite à biotite et muscovite. Il présente une fracturation très marquée et un système filonien très développé. L’altération, très poussée, se manifeste par une arénitisation généralisée qui s’étend en profondeur. Le kaolin caractérise cette altération d’origine hydrothermale. L’eau de Lalla Haya émerge dans les granites à la faveur de fissures à une température de 42°C, il s’agit d’une eau carbo-gazeuse, bicarbonatée sodique.
L’auréole métamorphique générée par ce granite englobe la formation des schistes en dalles, roches métapélitiques cambro-ordoviciennes homogènes. L’eau de Sidi Ali est faiblement minéralisée, elle aussi bicarbonatée sodique avec une pression partielle de CO2 non négligeable
L’utilisation de l’outil isotopique a permis de préciser un certain nombre de points concernant la recharge et l’écoulement des eaux souterraines dans le bassin d’Oulmès.
Les teneurs en 18O d’une vingtaine de sources situées autour du site et étagées entre 300 et 2000 m s’alignent suivant un gradient de -0,21 ‰ / 100 m. La zone de recharge commune des eaux du granite et des schistes en dalle se situe vers 1100/1300 m. De plus le rapport 18O/D pour ces deux types d’eau indique un appauvrissement en 18O de près de 1 ‰ dû à un échange avec le CO2 magmatique.
Le temps de séjour moyen des eaux dans l’auréole métamorphique est de quelques dizaines d années (présence de 3H thermonucléaire) et, au moins, de plusieurs centaines d’années dans les eaux du massif granitique (absence de 3H thermonucléaire). De la remontée de CO2 magmatique, à 14C mort, il résulte que la teneur en 14C du carbone minéral dissous est quasiment nulle et qu’il vieillit, plus ou moins, les activités en 14C du carbone minéral dissous des eaux de l’auréole.
En conclusion l’eau qui s’infiltre dans les fractures du massif granitique où elle se réchauffe suivant un gradient géothermique d’environ 40°C/km. Comme le géothermomètre Na/K indique une température de 165 °C, elle atteint une profondeur de l’ordre de 2 à 3 km. Elle s’est enrichie en CO2 magmatique et remonte par effet de gaz lift et donne naissance à Lalla Haya. Cette remontée ne se limite pas au seul massif granitique mais s’étend à l’auréole métamorphique en profitant des fractures du massif et des filons de quartz en provenance du batholite où elle se mélange, en proportions variables, aux eaux récentes qui se sont infiltrées directement sur les schistes en dalles.
Ce sont ces fluides hydrothermaux qui ont donné naissance aux dépôts hydrothermaux autrefois exploités en mines (Sn).