[fr] Les drogues, y compris l’alcool, peuvent servir de stimuli inconditionnels dans des situations d’apprentissage par conditionnement. Les stimuli environnementaux qui accompagnent systématiquement l’administration d’alcool peuvent ainsi acquérir le statut de stimuli conditionnés capables d’induire à eux seuls des réactions physiologiques conditionnées. Deux types de réactions conditionnées avec l’alcool ont été observées. D’une part, les stimuli associés à l’administration d’alcool peuvent induire des effets similaires à ceux de l’éthanol. D’autre part, ces stimuli conditionnés à l’éthanol peuvent aussi engendrer des réponses conditionnées opposées aux effets de l’éthanol. Ces deux types de réponses conditionnées semblent jouer un rôle dans les différentes étapes de l’alcoolisation. Leur implication dans la tolérance envers l’éthanol est largement illustrée par le phénomène de tolérance dépendante de l’environnement. Plusieurs études expérimentales et observations cliniques suggèrent aussi que les processus de conditionnement pourraient être impliqués dans la consommation d’alcool et particulièrement dans son abus. Toutefois, les bases neurochimiques de ces réponses conditionnées à l’éthanol sont encore largement méconnues. De récentes études utilisant la technique de microdialyse intracérébrale ont pourtant montré le rôle de divers neurotransmetteurs et neuromodulateurs. D’une part, les réponses conditionnées similaires à l’éthanol sont accompagnées d’une libération de dopamine dans le noyau accumbens. D’autre part, la libération conditionnée de glutamate et de taurine semble être impliquée dans les réponses conditionnées opposées aux effets de l’éthanol.
Research Center/Unit :
Centre de Neurosciences Cognitives et Comportementales - ULiège