Abstract :
[fr] Le dépérissement forestier des années 1980 a révélé la vulnérabilité des forêts face à des facteurs multiples : pollution atmosphérique acide, extrêmes climatiques et ravageurs. Dans nos régions, les dépôts acides ont aggravé l’appauvrissement des sols, déjà fragiles, altérant la nutrition des arbres. Cette problématique a conduit au calcul des « charges critiques » doses maximales admissibles (Bosman et al., 2001)) pour les écosystèmes forestiers et à des mesures européennes de réduction des polluants. Le suivi des polluants se fait actuellement dans le cadre de la directive NEC (UE 2016/2284), à laquelle nos données contribuent.
L’étude des cycles biogéochimiques dans les écosystèmes forestiers est essentielle pour
comprendre les flux et transformations des éléments nutritifs clés. Ces cycles influencent la productivité et la résilience des forêts, tout en jouant un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique. Ils permettent aussi d’évaluer les effets de la pollution
atmosphérique et des pratiques humaines sur la santé des sols et des arbres, orientant ainsi les politiques de gestion durable. L’approche en «bassins versants » est particulièrement pertinente pour surveiller l’évolution des écosystèmes forestiers face à la pollution et aux changements climatiques. Un bassin versant, délimité par une ligne de partage des eaux, collecte les précipitations et les dirige vers un exutoire unique. En analysant les pluies,
les pluviolessivats et les eaux de drainage, on peut suivre les entrées (dépôts atmosphériques), les transformations internes (dans les sols et la végétation) et les sorties (nutriments transportés par l’eau). Cette note synthétise l’équilibre nutritionnel de deux
bassins versants en Haute Ardenne, « La Robinette » et « Waroneu », ainsi que, par souci de brièveté, 33 ans d’évolution des polluants atmosphériques acides (pH, S-SO42-) et
utrophisants (N-NH4+, N-NO3-) pour un des deux basins étudiés, « La Robinette ». Les données servent au calcul des « charges critiques » de polluants et répondent aux
exigences européennes de suivi environnemental. Intégré au réseau LTER-Europe, ce projet contribue à une initiative internationale pour comprendre et préserver les écosystèmes. Les résultats sont également utilisés en Wallonie pour évaluer la qualité des sols et identifier les risques liés à la pollution. La recherche s’inscrit dans une démarche essentielle pour détecter les tendances, anticiper les stress environnementaux, et améliorer la gestion durable des forêts.