Keywords :
Administration Publique, Parité, Modernisation,; discrimination positive,
Abstract :
[fr] Résumé de la thèse
La recherche doctorale est parti du constat selon lequel la sous-représentation de la femme reste manifeste au sein de l’Administration Publique, et cela, malgré non seulement l’inscription de la promotion de la participation féminine dans le cadre stratégique général de la réforme et modernisation de l’Administration Publique, mais aussi malgré l’objectif spécifique des différents dispositifs de recrutement et de sélection des agents de carrière de l’Administration Publique d’adopter le principe de discrimination positive en tant que principe de correction des inégalités des sexes en vue de respecter la parité, qui est une disposition constitutionnelle.
La thèse répond à la question de recherche suivante : Comment les représentations sociales influencent-elles la parité dans la réforme de l’Administration Publique en province de la Tshopo en RDC ?
La théorie explicative mobilisée pour comprendre l’influence des représentations sociales dans le cadre de la présente étude est le pentagone de l’action publique qui met en relation les acteurs, les institutions, les représentations, le processus et le résultat.
Il s’est avéré nécessaire de faire la triangulation de la sociologie de l’action publique et la théorie des représentations sociales telle que construite par Moscovici. Cette triangulation a l’avantage de considérer les outils de la reforme comme champ des représentations en fonction des attitudes propres des acteurs/actrices. Dans la triangulation, les 3 dimensions de l’attitude des acteurs/actrices telles que mobilisées par Braud ont servi à l’analyse politologique.
Pour ce faire l’étude de cas a servi de design de recherche pour expliquer l’influence des représentations sociales sur la mise en œuvre de la parité dans les dispositifs de réforme de l’Administration Publique en RDC. Cette approche méthodologique a l’avantage de faire ressortir à travers une étude en profondeur le fonctionnement des dispositifs, laquelle analyse a permis de déterminer l’intégration ou non des mesures particulières facilitant la parité, voire la discrimination positive, notamment, par rapport aux conditions d’accès au recrutement ou à la promotion.
Ainsi pour collecter les données empiriques sur les dispositifs de réforme, l’étude a fait appel à la technique documentaire, la technique d’entretien soutenue par celle de boule de neige, en plus de l’observation participante
Cette thèse démontre que les représentations sociales douchent la parité positive dans l’Administration Publique congolaise en province de la Tshopo à travers les attitudes des acteurs/actrices relatives au discours dominant de la méritocratie et de neutralité sur l’égalité des chances, l’illusion de la féminisation dans l’accès aux dispositifs de la réforme et le différencialiste traditionnel basé sur le genre.
C’est pourquoi, dans le cadre de la présente étude, pour corriger cette parité égalitariste discriminatoire, il est proposé une « parité positive » en tant que soutien aux modèles émergents. Le concept "positive" rejoint dans le glossaire du genre la discrimination positive et la masculinité positive. Le concept « positive » ici renvoie à l’idée de la sensibilité au genre.
On parle donc d’une parité qui permet d’adapter les textes de règlement d’administration (statuts et code de conduite des agents publics, règlements d’administration relatifs à la discipline, au recrutement, à l’avancement en grade, au personnel de carrière …) au principe de la discrimination positive au regard de la charge historique qui accompagne l’émergence de la parité en RDC.
En fin, cette thèse a l’avantage d’apporter une triple valeur ajoutée. Sur le plan théorique, c’est une étude de cas qui propose comme recette aux études « parité » dans l’Administration Publique une parité positive permettant de corriger les inégalités des sexes. Sur le plan méthodologique, elle contextualise l’analyse de contenu des représentations sociales axées sur la parité. Sur le plan social, le recours à la parité positive décourage la reproduction du différentialisme traditionnel basé sur le genre au sein de l’Administration Publique.
Par ailleurs, au-delà de ces apports, cette étude de cas sur la parité dans l’Administration Publique n’épuise pas la matière dans ce domaine. Elle présente donc la limite méthodologique concernant la généralisation des résultats. En effet, les données qualitatives collectées concernent le rajeunissement et la formation continue de la seule province de la Tshopo.
En continuation de cette thèse, l’étude des déterminants de la représentation des femmes dans les instances de prise de décision est proposée pour des recherche futures.
Institution :
Université de Liège [Droit, Sciences Politiques et criminologie], Liège, Unknown/unspecified
UNIKIS - Université de Kisangani [Faculté des Sciences Sociales Administratives et Politiques], Kisangani, Congo - Kinshasa