[fr] L’œuvre ascétique de Nil d’Ancyre est traversée par l’idée que la vie urbaine est un environnement nuisible pour les moines. Remplie d’objets de convoitise, peuplée d’une foule agitée, la ville prive le moine de l’opportunité d’examiner ses pensées et de connaître son progrès spirituel. La ville que Nil décrit est aussi le foyer de nombreux moines dévoyés, parmi lesquels émergent des maîtres sans expérience spirituelle authentique : elle est donc aussi un espace dépourvu de modèles utiles au progrès spirituel. Le retrait du monde s’impose alors comme échappatoire pour trouver l’hésychia nécessaire à une pratique ascétique efficace, tant pour le progrès individuel du moine que pour le bénéfice de ses disciples. Cet article présente les différentes étapes de ce cheminement à travers trois traités de Nil, tout en pointant quelques continuités entre ceux-ci, les œuvres d’Évagre le Pontique et les collections d’apophtegmes.