Keywords :
Urbanisation, Espaces verts, Services ecosystémiques, Biodiversité, Perturbations anthropiques, Gradient urbain-rural, Bujumbura
Abstract :
[fr] L’urbanisation rapide et peu contrôlée entraine la perte des terres arables et l’insécurité foncière persistante. Cette situation induit des conséquences environnementales dont le bourversement des écosystèmes végétalisés, ce qui aboutit à la perte de la biodiversité et partant des services écosystémiques. Par conséquent, en vue d’orienter les décideurs et les urbanistes, il est nécessaire d’avoir des informations sur le processus d’urbanisation. C’est dans ce contexte que l’objectif global de cette étude est de contribuer à la mise en évidence de la dynamique paysagère du phénomène d’urbanisation de la ville de Bujumbura, la plus ancienne et la plus grande du Burundi et ses conséquences sur les écosystèmes végétalisés. Le travail a combiné des approches diversifiées dont l’approche cartographique couplée aux outils d’analyse de l’écologie du paysage, les échantillonnages de la végétation, les enquêtes et les analyses statistiques. Les résultats de l’analyse de la dynamique de l’occupation du sol ont révélé qu’en 33 ans (entre 1986 et 2019), il est observé une densification du bâti et la dissection de la végétation comme processus de transformation spatiale dominant. L’inventaire floristique des espaces verts non domestiqués a permis d’obtenir 127 espèces relevant de 109 genres et de 53 familles. Les familles dominantes sont les Euphorbiaceae, les Fabaceae, les Arecaceae, les Poaceae, les Araceae et les Malvaceae. Le type de végétal le plus dominant est les phanérophytes d’origine exotique. Ces espaces verts, constitués essentiellement des terrains de jeu, des places vertes et cimetières sont menacés par l’agriculture dans les zones périurbaines de la ville, des positions militaires, les constructions des monuments, des bâtiments et les installations sportives dans toute la ville. Les piétinements sont visibles dans les espaces verts des zones urbaines comme ceux des zones périurbaines. Ces différents types de perturbations anthropiques sont synergiques, ce qui amplifie leur impact négatif. Les acteurs locaux ont révélé que bien qu’ils soient diversifiés, les espaces verts de la ville de Bujumbura sont inégalement répartis dans les communes urbaines et que leur fréquence diminue au fur et à mesure qu’on quitte le centre-ville vers la périphérie. En outre, ils offrent les possibilités de loisir, le bien-être physique et psychologique comme services ecosystémiques dominants. La comparaison de l’infrastructure verte de la ville de Bujumbura à celle de Kinshasa et de Lubumbashi a prouvé qu’elle connaît pour chacune d’elles une dynamique particulière. L’ensemble des données recueillies à la suite de la présente étude militent en faveur de la planification de l’urbanisation, tout en privilégiant l'affectation des terres à des utilisations différentes en fonction des valeurs et services des écosystèmes végétalisés.