La France, la Belgique et la défense du traité de Versailles. De 1919 au milieu des années 1920

Le rapprochement de la Belgique et de la France pendant la Grande Guerre semble devoir se poursuivre après, pour commencer à la Conférence de la Paix dans ce qui les oppose à l'Allemagne. Une communauté d'intérêt apparaît avec le traité de Versailles, auquel la France souhaite ajouter une alliance, alors que la Belgique cherche à associer l'abandon de sa neutralité à la garantie de sa sécurité. Une communauté d'action apparaît avec la participation belge à l'occupation de Francfort, qui permet de lever l'obstacle de la question du Luxembourg, et d'organiser l'entrevue d'Ypres marquant le début des négociations sur un accord militaire. Malgré le refus britannique de s'y associer, et l'affaire des munitions destinées à la Pologne, cet accord est signé le 7 septembre 1920. La communauté d'action se renforce ensuite, avec l'opération de la Ruhr et la préparation de la conférence de Locarno. Pourtant, le rapprochement franco-belge ne va pas sans préjugés chez les Français, ni sans frictions diplomatiques. La Belgique défend ses propres intérêts dans la question des réparations, et rejette l'accord commercial prévu avec la France. Son armée représente un apport relatif, du fait notamment de l'enjeu que représente la durée du service militaire en Belgique, et d'un commandement belge de moins en moins francophile. Sa crainte d'une domination française explique en partie le projet de rétrocession d'Eupen-Malmedy, la recherche d'un équilibre diplomatique par l'obtention d'une entente avec le Royaume-Uni, et le traitement différencié dans le premier article du Pacte Rhénan. La Belgique et la France ne forment pas le couple uni qui apparaît dans les discours, du fait de l'indépendance que la première tient à se réserver, dans l'amitié asymétrique qu'elle entretient avec son grand voisin.