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Abstract :
[fr] La prise en charge de la dermatite atopique (DA) sévère requiert une approche méthodique. La première étape est de poser un diagnostic précis afin de différencier la DA d'autres pathologies cutanées apparentées. Une fois le diagnostic confirmé, l'évaluation de la sévérité de la maladie est essentielle. Pour ce faire, des outils standardisés, comme l'Eczema Area and Severity Index (EASI) et le SCORAD (Scoring Atopic Dermatitis), sont utilisés pour évaluer la gravité de la DA et guider les décisions thérapeutiques.
Avant d'envisager des traitements plus agressifs, il est essentiel de s'assurer que les soins de base, comme l'hydratation régulière de la peau et l'élimination des facteurs déclenchants, sont bien appliqués. Si ces mesures échouent, en particulier pour les formes sévères, un traitement systémique est envisagé en fonction notamment de la gravité de la DA et des comorbidités du patient.
Parmi les traitements systémiques conventionnels, on trouve des immunosuppresseurs comme la ciclosporine (AMM), le méthotrexate et l’azathioprine (hors AMM). Bien que ces médicaments soient efficaces, ils peuvent être associés à des effets secondaires potentiellement sérieux, nécessitant une surveillance régulière.
Les biothérapies représentent un progrès majeur dans la gestion de la DA sévère. Le dupilumab, qui cible les interleukines 4 et 13, et le tralokinumab, qui cible spécifiquement l’interleukine13, permettent une réduction plus spécifique de l’inflammation, tout en minimisant les effets indésirables par rapport aux traitements systémiques conventionnels. Ces molécules apportent une meilleure tolérance et efficacité pour les patients atteints de formes sévères de DA.
Les inhibiteurs de JAK (Janus Kinase), tels que le baricitinib, l'upadacitinib et l’abrocitinib, constituent également une nouvelle option thérapeutique prometteuse. En bloquant les voies de signalisation de plusieurs cytokines pro-inflammatoires, ces molécules offrent une alternative intéressante dans certaines situations spécifiques.
Chez les enfants, la prise en charge de la DA sévère présente des défis particuliers, notamment en ce qui concerne l’adaptation des traitements à l'âge, au poids, et les inquiétudes concernant les effets à long terme. Les biothérapies sont de plus en plus envisagées comme des solutions sûres et efficaces pour cette population.
Enfin, l’avenir de la gestion de la DA sévère s’oriente vers une médecine personnalisée, basée sur l'identification de biomarqueurs spécifiques à chaque patient. Cela permettra de choisir les traitements les plus adaptés, maximisant l'efficacité tout en minimisant les risques d'effets indésirables.
La prise en charge de la DA sévère repose donc sur un diagnostic précis, une évaluation rigoureuse de la gravité et des traitements adaptés, qu’ils soient conventionnels ou plus récents, comme les biothérapies et les inhibiteurs de JAK.