Abstract :
[fr] Le « Cyberespace » est sollicité, d'un côté, pour réduire la distance spatiale entre les enseignants et les élèves et, de l'autre côté, il met en question la distance subjective entre les sujets qui dialoguent. Comment éviter dans ce nouveau contexte la perte d'intensité affective traditionnellement attribuée aux subtilités des langages gestuel, auditif et des images, mis à jour dans la présence physique simultanée des individus dans une salle de classe? Nous cherchons une réponse à cette question dans l'analyse des chats et des forums de deux cours en ligne suivis au Brésil, en 2010. Dans cette analyse, nous considérons les textes verbaux et non-verbaux de la pratique, puisque la configuration expressive de l'espace interactif apporte des éléments intéressants pour comprendre les effets de la proximité ou de la distance existant entre les sujets, mais aussi le caractère objectif ou subjectif produit entre eux. Ce qui nous intéresse, c’est la construction et l'organisation de ces effets dans les pratiques éducatives de l'espace numérique. Le fondement théorique et méthodologique en est la Sémiotique Française, théorie conçue par A. J. Greimas, fondement qui est en constante évolution grâce à ses disciples qui ont apporté d’importantes contributions à l'étude de la sensibilité dans les textes, en particulier la Sémiotique Tensive. Nous observons dans ce processus que quelques stratégies didactiques des discours analysés semblent être organisées pour produire des effets de proximité entre les sujets, en élisant, par exemple, le langage informel, qui n'affecte pas l'asymétrie des enseignants/élèves, propre au genre scolaire, mais le système modal et aspectuel qui les unit. Nous abordons dans ce travail les réflexions théoriques développées dans notre thèse de doctorat, actuellement en cours d’élaboration, en ajoutant des exemples qui nous permettent d'établir quelques réflexions d’ordre général sur les variables et les invariables relatives aux pratiques numériques.