Abstract :
[fr] Il est depuis longtemps suspecté que les étoiles Wolf-Rayet apparemment isolées présentant des variations périodiques dans le profil de leurs raies spectrales, en photométrie ou en polarimétrie sont associées à un compagnon dégénéré (étoile à neutron ou trou noir), et constituent ainsi une phase évolutive dont l'existence, bien que prédite par les modèles évolutifs des systèmes binaires massifs rapprochés, n'a pas encore été catégoriquement confirmée observationnellement. Cependant, de récentes études ayant trait à la variabilité spectrale des étoiles OB laissent émettre quelques doutes quant à la pertinence de ce modèle, en démontrant que des vents largement asphériques peuvent se développer dans les étoiles de type précoce. Le scénario alternatif serait donc de considérer que la variabilité périodique observée n'est pas due à la présence d'un compagnon dégénéré affectant la structure à grande échelle du vent de l'étoile Wolf-Rayet, mais est au contraire induite par la modulation par rotation d'un vent nettement anisotropique. Cet ouvrage présente les résultats d'un vaste programme d'observations spectroscopiques et photométriques (généralement simultanées) se proposant de lever l'ambiguïté sur la nature précise des étoiles Wolf-Rayet apparemment isolées dont la périodicité des variations est. soit depuis longtemps établie (WR 6), soit suspectée (WR 1, WR 134, WR 136). Notre étude a permis de confirmer l'existence d'une périodicité de 2.3 jours pour l'étoile WR 134. En outre, nous présentons des arguments mettant en doute l'éventuelle association de WR 6 et WR 134 avec un compagnon dégénéré. Alternativement, nous proposons que la variabilité périodique observée serait plutôt induite, à l'instar de nombreuses étoiles OB, par la rotation de structures azimutalement étendues dans le vent. Ce modèle est plus à même d'appréhender certains aspects de la variabilité, notamment la nature globalement différente du patron de variabilité selon l'époque d'observation, le caractère périodique des variations présentées par les raies spectrales formées à proximité du coeur stellaire, ou encore la causalité des variations affectant les parties internes et externesdu vent. Cette assertion est également supportée par la déficience de rayons-X observée dans le contexte d'une accrétion du vent stellaire par un objet dégénéré. La similitude des variations spectrales de l'étoile WR 1 avec celles des étoiles précitées laisse présumer qu'une variabilité de nature cyclique pourrait éventuellement être révélée dans un proche avenir. Dans ce cas de figure, nos données semblent imposer une limite inférieure de 5 jours pour une quelconque périodicité. Le cas échéant, ces structures à grande échelle dans le vent des étoiles WR 6 et WR 134 doivent probablement leur formation à une activité photosphérique dont la nature précise reste à déterminer. L'existence de pulsations radiales ou non radiales du noyau, ou de structures magnétiques (``photosphériques'' ou plus vraisemblablement d'origine fossile) pourrait néanmoins être à l'origine de ce phénomène.