L’identité de la science : les faits à l’épreuve des faux et de la fiction

L’objectif est de caractériser la science authentique et solide – de définir son identité – afin de pouvoir la différencier de la pseudo-science et de l’anti-science. Les rôles de différents traits de la démarche scientifique seront illustrés au travers de l'histoire du développement de la compréhension du système climatique de la Terre. L’exposé terminera par une analyse des différentes techniques adoptées pour attaquer les scientifiques.

La question de savoir ce qui est scientifique, et ce qui ne l'est pas, est plus pertinente que jamais à l'époque de la diffusion massive et sans filtre d'informations de toutes sortes sur Internet. Une grande partie de ce qui est posté, partagé et liké avec le label « scientifique » relève plutôt de la pseudo-science, car il s'agit de donner l'apparence de la science, sans pour autant satisfaire aux normes et aux exigences de la science. Ces derniers temps, on rencontre même de plus en plus souvent l'anti-science, où les principes scientifiques, les méthodes ou les connaissances reconnues ne sont même pas simulés, mais purement et simplement rejetés.
La pseudo-science n'est pas un phénomène nouveau, ni même récent. Le terme existe au moins depuis le début du 19e siècle, à une époque, où même le terme « science » n'était pas encore clairement défini. Internet et les médias sociaux n'ont fait que décupler la facilité, l'efficacité et le volume de la diffusion.
Les frontières entre science et pseudo-science sont floues et il est souvent difficile pour les profanes de déterminer à quel type d'affirmations ils ont affaire. Afin de reconnaître la pseudo-science, la fausse information, la désinformation et la fraude scientifique, et de pouvoir les distinguer de la science authentique et solide, nous allons d'abord tenter de définir l’identité de cette dernière, c’est-à-dire, mettre en évidence ses caractéristiques :
• la « démarche » et l'« attitude » scientifiques ;
• l'importance de l'observation et de l'expérimentation, par opposition à l'opinion ;
• la communication pour rendre les nouvelles connaissances accessibles et vérifiables par toutes et par tous ;
• le fait qu'aucune conclusion scientifique n'est jamais définitive ou absolue et qu'un scientifique doit être prêt à tout moment à reconsidérer ses modèles et ses théories si de nouvelles observations et de nouveaux résultats expérimentaux l'exigent.
Les rôles de ces différents traits seront illustrés en retraçant l'histoire du développement de la compréhension scientifique du système climatique de la Terre. Nous terminerons par une analyse des méthodes par lesquelles les scientifiques sont exposés à des attaques.