Abstract :
[fr] Ces dernières années ont vu émerger le concept de coercition sexuelle, traduisant des dynamiques et stratégies plus ou moins subtiles, mises en œuvre pour inciter un individu à donner son consentement sans que celui-ci ne soit libre de toute pression (Jeffrey & al., 2022). Plus que les qualifications pénales des agressions sexuelles, la coercition sexuelle désigne davantage le processus de contrainte et d’influence que l’activité sexuelle elle-même (Glowacz & al., 2018) ; la notion de consentement y est donc centrale. Récemment, une réforme du droit pénal sexuel a été appliquée en Belgique, au sein de laquelle l’expression du consentement est devenue déterminante dans la qualification des infractions à caractère sexuel, rejoignant le concept de consentement affirmatif (Brady & al., 2022). Cependant, définir et conceptualiser le consentement sexuel est complexe et les liens entre consentement sexuel et coercitions sexuelles demeurent sous-étudiés (Pugh & Becker, 2018). Cette communication aura pour objectif de présenter les résultats d’une recherche quantitative par questionnaire en ligne, portant sur les liens entre le consentement sexuel (attitudes, croyances et comportements) et les coercitions sexuelles subies dans les relations entre partenaires intimes, un contexte encore peu étudié dans ce champ. A partir d’un échantillon principalement composé de jeunes adultes en population générale (N = 431), cette étude a permis de mettre en avant que le manque de contrôle comportemental perçu envers l’établissement du consentement sexuel, ainsi que l’évitement de l’intimité, apparaissent comme des prédicteurs significatifs des coercitions sexuelles subies. Ces dernières, souvent légitimées et normalisées dans nos sociétés (Johnstone, 2016), étaient associées à des impacts importants chez les victimes, notamment des symptômes dépressifs et suicidaires. Enfin, une réflexion sera portée sur l’influence du numérique sur ces phénomènes, qui peuvent prendre place au sein des espaces virtuels.