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Abstract :
[fr] Parmi les débats incontournables lorsqu’on s’intéresse à la didactique de l’histoire, l’une des questions primordiales concerne l’ordre à suivre pour enseigner cette matière. Doit-on privilégier un ordre strictement chronologique ou un ordre thématique ? Cette question est d’autant plus cruciale qu’elle concerne l’organisation d’un temps indissociable au travail de l’historien.
Que ce soit en France, en Belgique ou au Canada, la grande majorité des programmes sont conçus chronologiquement, partant du plus ancien vers le plus récent (Legris, 2010 ; Bouhon, 2009). Les manuels scolaires suivent, en grande partie, cette même logique (Tutiaux-Guillon, 2003 ; Lautier & Allieu-Mary, 2008). Ces dernières années, plusieurs tentatives ont parfois été menées pour se débarrasser de cette organisation des contenus historiques, perçue par certains comme contraignante (Heimberg, 2002 ; Tutiaux-Guillon, 2003 ; Lautier & Allieu-Mary, 2008 ; Doussot, 2011 ; Jadoulle, 2015).
Ce fut le cas, en France, avec le nouveau programme des collèges en 1977 ou encore en 2010, avec le nouveau programme pour les lycées (De Cock & Citron, 2017). Alors que les thèmes de l’agriculture, dans le premier, et de la citoyenneté, dans le second, sont mis en avant, De Cock et Citron évoquent l’échec de ces tentatives constatant, qu’en réalité, dans les séquences liées à ces deux thèmes, « la chronologie n’est jamais bouleversée, ce sont les objets d’études qui changent » (De Cock & Citron, 2017, p. 30). Au Québec, en 2006, le nouveau programme d’Histoire et éducation à la citoyenneté du deuxième cycle a bouleversé quelque peu l’ordre strictement chronologique en faveur d’une approche thématique. Les nombreuses oppositions (Bélanger, 2009) à celui-ci et les débats en résultant ont conduit à un retour à une organisation strictement chronologique en 2017 (Boutonnet, 2013 ; Letourneau, 2010).
En Belgique, en 2014, un nouveau référentiel organisant l’enseignement qualifiant est créé. L’interprétation de ce référentiel par les deux plus grands réseaux d’enseignement de Belgique francophone a permis de mettre en place une recherche quasi-expérimentale (n=369) comparant l’efficacité d’un dispositif strictement chronologique et d’un dispositif thématique sur la maitrise de dimensions liées au temps historien par les élèves. Cette communication propose de revenir sur les résultats de cette recherche afin de cerner l’efficacité de ces deux modes d’organisation des savoirs sur la maitrise de dimensions liée au temps historien.