Préservation de la détection de la nouveauté contextuelle chez des patients atteints de trouble cognitif léger amnésique : Un moyen de booster leur mémoire ?

Bien que le traitement de la nouveauté joue un rôle essentiel dans la mémoire, le traitement de la nouveauté et son influence sur la mémorisation restent sous-étudiés chez les patients souffrant de troubles mnésiques, tels que les troubles cognitifs légers amnésiques (aMCI, “amnestic Mild Cognitive Impairment”). Dans notre étude, 21 patients aMCI et 22 participants contrôles âgés ont effectué deux tâches. D’abord, un paradigme oddball (inspiré de [1]) impliquait le visionnage de fractales fréquemment (60% des stimuli) ou moins fréquemment répétées (20%), ainsi que de nouvelles fractales (une seule occurrence) pour évaluer la préférence pour la nouveauté (temps de visionnage plus long pour les fractales nouvelles que familières). Ensuite, un paradigme Von Restorff (inspiré de [2]) évaluait les effets bénéfiques de la nouveauté sur la mémoire grâce à 18 listes de 10 mots comportant un mot différent des autres par son aspect distinctif, ici la taille de la police (90, 120 ou 150 pt contre 60 pt pour les autres mots). Après l’encodage de chaque liste, les participants rappelaient le maximum de mots. Pour la tâche oddball, l’ANOVA bayésienne avec l’effet du groupe et du type de stimulus sur les durées de visionnage médianes a révélé un effet significatif du type de stimulus, mais pas du groupe. Les deux groupes ont consacré plus de temps à regarder les stimuli nouveaux. Pour la tâche Von Restorff, les patients aMCI et les sujets contrôles ont rappelé les mots distinctifs (présentés en 120 pt ou 150 pt, mais pas en 90 pt) mieux que les autres (à l'exclusion des effets de primauté et de récence). Une ANOVA avec l’effet du groupe et de la taille de police sur le gain mnésique (i.e., la différence entre les scores de rappel des mots distinctifs et des autres mots) n'a révélé aucun effet du groupe ni d’interaction, ce qui suggère que les patients aMCI ont bénéficié de la nouveauté, comme les contrôles. La préférence pour la nouveauté et son effet bénéfique sur le rappel ultérieur d’informations nouvelles semblent préservés malgré l’altération de la mémoire épisodique chez les patients aMCI, ouvrant des pistes pour de nouvelles stratégies de rééducation neuropsychologique.