[fr] Le slogan « Fin du monde, fin du mois, même combat » illustre l’émergence d’un débat sociétal qui essaye d’articuler la question sociale et la cause environnementale. Ce débat invite à dépasser l’idée d’une opposition entre une classe moyenne inférieure qui se paupérise et qui ne dispose pas des ressources financières pour faire face aux coûts de la transition écologique, et une classe supérieure qui peut se permettre panneaux solaires, voitures électriques et voyages en train à grande vitesse. Il souligne qu’il est possible de mener une politique environnementale tout en réduisant les inégalités, ce qui permettrait d’augmenter le soutien des classes populaires.
Or, cet argumentaire représente seulement le premier des deux termes de l’équation social-écologique car il occulte une classe sociale fondamentale et indispensable pour résoudre cette équation : les ultra-riches , dont l’évolution de la richesse est le facteur explicatif majeur de l’augmentation des inégalités durant ces dernières décennies . L’oubli – involontaire – d’intégrer l’extrême richesse dans l’équation dissimule le second terme de celle-ci, à savoir que les questions de la pauvreté et de l’extrême richesse sont intrinsèquement reliées si l’on souhaite réduire les inégalités dans nos sociétés contemporaines, caractérisées par l’avènement d’un monde post-croissance (voir ci-dessous). En omettant ce second terme, on masque le fait que la résolution de cette équation exige de réguler l’extrême richesse. Plus grave encore, oublier de considérer ce second terme représente un obstacle sérieux au déploiement de la transformation de notre société vers plus de durabilité, comme expliqué dans ce texte.
Centre/Unité de recherche :
CES - Centre d'Économie Sociale - ULiège
Disciplines :
Systèmes économiques & économie publique
Auteur, co-auteur :
François, Martin ; Université de Liège - ULiège > HEC Liège : UER > UER Management : Social Entrepreneurship
Langue du document :
Français
Titre :
Le monde parallèle : Réguler l’extrême richesse pour résoudre l’équation « fin du monde, fin du mois »