Réalisme et antiréalisme logiques. Confrontation critique entre théories substantielles et déflationnistes de la vérité

Cette thèse examine deux grands problèmes d’actualité dans le domaine de la philosophie de la logique.
Le premier concerne les querelles entre théories substantielles et déflationnistes de la vérité. Après avoir engagé une confrontation critique de ces deux théories au sujet de la nature propre de la vérité (s’agit-il effectivement d’une propriété au contenu substantiel ou seulement d’un concept trivial ?), notre thèse argumente contre toute thèse qui consiste à enrôler Frege parmi les précurseurs du déflationnisme aléthique. À ce premier problème, notre thèse apporte donc une contribution importante sur cette question historiographique cruciale.
Le second problème qu’aborde la thèse est celui qui se rapporte au débat entre réalisme et antiréalisme en logique. L’enjeu consiste à évaluer les forces argumentatives de, d’une part, la thèse de Gottlob Frege, qui défend une conception absolutiste du réalisme logique, et d’autre part, celle défendue par Michaël Dummett, qui présente son antiréalisme révisionniste comme l’unique thèse valable, mais surtout comme une négation totale du réalisme logique venant de Frege. Face donc à cette opposition tranchée, la thèse examine en toute conséquence les limites internes à chacune de ces théories et propose, pour ce faire, une stratégie de résolution de ce débat. Cette stratégie s’appelle ‘argument transcendantal’, entendu comme identification des conditions de possibilité mêmes de ce débat. Nous considérons que cette stratégie est pertinente dans la mesure où elle permet d’articuler désormais la question de la vérité comme catégorie logique à partir du cadre théorique ou d’un point d’intercession qui concilie, mieux qui favorise la cohabitation pacifique entre le réalisme frégéen et l’antiréalisme dummettien.