Abstract :
[fr] Le cancer du col de l’utérus constitue le troisième cancer féminin le plus fréquent au mondeavec environ 530 000 nouveaux cas et plus de 275 000 décès chaque année. Les études ontmontré qu’environ 99,7% des cancers du col utérin sont associés à l’infection par des Virusdu Papillome Humain (HPV) oncogènes, en particulier les HPV16 et 18. Ces données ontpermis le développement de vaccins prophylactiques dirigés contre ces deux types viraux. Lecancer du col utérin se caractérise par un lent développement rendant possible son dépistage àdes stades précoces. La prévention du cancer du col utérin constitue donc un moyen efficacedans la lutte contre cette maladie. Le but de ce travail de thèse était de contribuer àl’amélioration de la prévention primaire (vaccination) et secondaire (dépistage) du cancer ducol utérin. Ainsi, dans un premier temps lors de ce travail, mené auprès de 852 participants,nous avons réalisé une évaluation de l’état des lieux de la vaccination anti-HPV au Maroc etcherché les facteurs associés à son acceptabilité ou son rejet dans la population étudiée. Ainsi,nous avons révélé un taux de vaccination nul (0%) avec un très faible niveau desensibilisation (14%) et d’acceptabilité (35%) parentale concernant ce moyen de prévention.Nous avons montré que cette acceptabilité parentale de la vaccination anti-HPV est fortementliée à sa recommandation par le corps médical ainsi qu’au prix du vaccin. Bien que lavaccination soit considérée comme une opportunité sans précédent dans la prévention ducancer du col utérin, il est clairement admis qu’elle ne constituera pas un substitutif de laprévention secondaire. L’amélioration des techniques de dépistage constitue actuellement unepréoccupation centrale. Ainsi, dans un deuxième temps, nous avons réalisé une étudeépigénomique afin d’identifier des signatures de méthylation de l’ADN pouvant servir debiomarqueurs de diagnostic et/ou pronostic du cancer du col utérin en utilisant lestechnologies de microarrays de méthylation et de pyroséquençage au bisulfite. D’une manièreintéressante, nous avons identifié l’hyperméthylation du promoteur du Facteur deTranscription de cellules Indifférenciées (UTF1) comme biomarqueur potentiel du cancer ducol utérin et des lésions de haut grade (HSIL). Nous avons également montré quel’hyperméthylation du gène UTF1 est positivement corrélée à son expression. De plus, laprésence de la protéine UTF1, au sein du tissu cervical normal, alors qu’elle étaitantérieurement décrite comme étant spécifique des cellules souches, ainsi que sasurexpression dans le tissu cancéreux nous ont encouragés à investiguer son expression dansd’autres tissus épithéliaux normaux, gynécologiques et non gynécologiques, et à évaluer sonprofil d’expression dans les tissus cancéreux correspondants. Les résultats des analysesimmuno-histochimiques, réalisée sur 196 biopsies de différents tissus, ont montré qu’UTF1est exprimée dans l’ensemble des épithéliums étudiés avec une localisation nucléaire.L’évaluation du profil d’expression dans les cancers a montré, à l’instar du cancer cervical,qu’UTF1 est surexprimée dans le cancer endométrial et prostatique. Cependant, une sousexpressiond’UTF1 a été mise en évidence dans le cancer rénal et colique. D’autresinvestigations sont ainsi nécessaires afin de mieux comprendre les mécanismes de régulationde l’expression d’UTF1 et son rôle dans la physiopathologie des tissus épithéliaux.