La vache dans le grand paysage de la modernité

L’esprit humain aime les situations contrastées, les comparaisons faciles que celles-ci permettent. On imagine des vaches dans un environnement bucolique ou au contraire confinées à vie dans un bâtiment, deux représentations auxquelles sont attachés les concepts d’extensif et d’intensif, de campagnard et d’industriel. En plus d’occuper des infrastructures naturelles et matérielles, les vaches vivent dans un panorama habité par des images. Pourtant, celles-ci ne sont pas composées exclusivement d’oppositions simples, mais également de voisinages, de superpositions et de bifurcations légères ou profondes. C’est un paysage peuplé par des mises en évidence et des zones d’ombre. Ces images racontent, prédisent, ou encore promettent ce qu’est, ou devrait être, la valeur ou la conduite d’une bonne laitière et dans ce texte, nous avons choisi d’en examiner trois : que sont « la vache complète », la « vache entière » et la « vache globale » ? Proposer une réponse à ces questions, c’est attraper un bout de la grande histoire de l’élevage jusque dans ses connexions locales, c’est s’attacher à la modernité dans le décryptage de ses racines, de ses hésitations ou finalement de son caractère indiscutable.