Saint Perpète de Dinant à la lumière des données anthropobiologiques, archéométriques et écrites : évêque de Maastricht (fin du 6e - début du 7e siècle) ?
Wymmersch, Guillaume; Polet, Caroline
2023 • In Revue d'Histoire Ecclésiastique, 118 (1-2), p. 5-43
[fr] Alors qu’il est mentionné comme évêque de Maastricht entre la fin du 6e et le début du 7e s. par les grandes chroniques liégeoises médiévales, à commencer par les Gesta episcoporum d’Hériger de Lobbes en ca 980, Perpète, dont les reliques sont conservées aujourd’hui en la collégiale Ste-Marie-et-St-Perpète de Dinant (prov. Namur), a été exclu de la liste critique des évêques de Tongres-Maastricht-Liège. Or une relecture des sources écrites le mentionnant et l’apport récent de l’archéométrie et de la paléoanthropologie invitent à réhabiliter Perpète comme évêque, comme personnage historique, et non plus seulement comme objet de vénération. Son inhumation à Dinant, agglomération du bassin mosan, s’inscrit dans la pratique des évêques de Tongres-Maastricht qui concentraient leurs efforts de christianisation dans les communautés les plus dynamiques du diocèse à l’époque mérovingienne. Cette inhumation, en l’église St-Vincent comme le rapportent les Gesta episcoporum de Gilles d’Orval vers 1250, et la diffusion du culte de ce saint saragossais dans le nord de la Gaule plaident en faveur de l’existence de cette église au plus tard en ca 600. Le transfert des reliques de S. Perpète vers l’église Ste-Marie de Dinant eut lieu au plus tard en 1096, lorsque celle-ci portait la double dédicace Ste-Marie-et-St-Perpète, et s’inscrit probablement dans le programme d’affirmation du pouvoir des
évêques de Liège à Dinant entre la fin du 10e s. et la fin du 11e s. [en] While he is mentioned as bishop of Maastricht between the end of the 6th c. and the beginning of the 7th c. by the medieval Liège chronicles, starting with the Gesta episcoporum written by Hériger de Lobbes (ca 980), Perpète, whose relics are preserved today in the collegiate church of Sainte-Marie-et-Saint-Perpète in Dinant (prov. Namur), was excluded from the critical list of the bishops of Tongres-Maastricht-Liège. However, a rereading of the written sources mentioning him and the recent contribution of archaeometry and paleoanthropology invite us to rehabilitate Perpète as bishop, as a historical figure, and no longer only as an object of veneration. His burial in Dinant, a small agglomeration in the Mosan basin, is in keeping with the practice of the bishops of Tongeren-Maastricht who focused their efforts at Christianization in the most dynamic communities of their diocese during the Merovingian era. This burial, in the Saint-Vincent church as reported by Gilles d'Orval's Gesta episcoporum around 1250, and the spread of the cult of this saint from Saragossa in the north of Gaul plead in favor of the existence of this church at the latest in ca 600. The transfer of the relics of Saint Perpète to the church of Sainte-Marie in Dinant took place at the latest in 1096, when it had the double dedication of Sainte-Marie-et-Saint-Perpète. It’s probably part of the program of assertion of power of the bishops of Liège in Dinant between the end of the 10th c. and the end of the 11th c. [de] Perpète, dessen Reliquien heute in der Stiftskirche Sainte-Marie-et-Saint-Perpète in Dinant (Provinz Namur) aufbewahrt werden, wird von den mittelalterlichen Lütticher Chroniken, beginnend mit der Gesta episcoporum von Hériger de Lobbes um 980, als Bischof von Maastricht zwischen Ende des 6. Jh. und Anfang des 7. Jh. erwähnt. Trotzdem wurde er von der kritischen Liste der Bischöfe von Tongres-Maastricht-Lüttich ausgeschlossen. Ein erneutes Lesen der schriftlichen Quellen, in denen er erwähnt wird, und der jüngste Beitrag der Archäometrie und Paläoanthropologie laden uns jedoch ein, Perpète als Bischof, als historische Figur und nicht mehr nur als Gegenstand der Verehrung, zu rehabilitieren. Seine Beerdigung in Dinant, einer Ansiedlung im Mosan-Becken, entspricht der Praxis der Bischöfe von Tongeren-Maastricht, die sich während der Merowingerzeit auf die Christianisierung in den dynamischsten Gemeinden der Diözese konzentrierten. Diese Beerdigung in der Saint-Vincent-Kirche, wie sie von Gilles d'Orvals Gesta episcoporum um 1250 berichtet wurde, und die Verbreitung des Kultes dieses Heiligen aus Saragossa im Norden Galliens sprechen für die Existenz dieser Kirche spätestens um. 600. Die Übergabe der Reliquien des Heiligen Perpète an die Kirche Sainte-Marie in Dinant erfolgte spätestens 1096, als sie die doppelte Widmung von Sainte-Marie-et-Saint-Perpète trug. Sie ist wahrscheinlich Teil von das Programm der Machtübernahme der Bischöfe von Lüttich in Dinant zwischen dem Ende des 10. Jh. und das Ende des 11. Jh.
Disciplines :
History Arts & humanities: Multidisciplinary, general & others
Polet, Caroline; IRSNB - Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique [BE]
Language :
French
Title :
Saint Perpète de Dinant à la lumière des données anthropobiologiques, archéométriques et écrites : évêque de Maastricht (fin du 6e - début du 7e siècle) ?
Liste des abréviations: ASAN: Annales de la Société Archéologique de Namur; BCRH: Bulletin de la Commission Royale d’Histoire; CAW: Chronique de l’Archéologie Wallonne; DHGE: Dictionnaire d’Histoire et de Géographie Ecclésiastiques; DiBe: Diplomata Belgica (www.diplomata-belgica.be);
GETTL: Gesta episcoporum Tungrensium, Traiectensium et Leodiensium; GQ: Geschichtsquellen des deutschen Mittelalters (https://www.geschichtsquellen.de/start); MGH, SS / SRM: Monumenta Germaniae Historica, Scriptores / Scriptores rerum Merovingicarum; NaSo: The Narrative Sources from the Medieval Low Countries (https://www.narrative-sources.be/colofon_nl.php);
RBPH: Revue Belge de Philologie et d’Histoire; RFHMA: Repertorium fontium historiae Medii Aevi; RHE: Revue d’Histoire Ecclésiastique; ULiège: Université de Liège. Que Florence Close, professeure à l’Université de Liège, Alain Dierkens, professeur émérite de l’Université Libre de Bruxelles, Quentin Gofette, archéozoologue à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, Caroline Polet, paléoanthropologue à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique qui a accepté de publier ici son analyse anthropologique des restes attribués à S. Perpète, Mathieu Boudin, directeur du laboratoire de datation radiocarbone de l’IRPA, Philippe Goffinet, doyen de Dinant, et Christian Pacco, président de la Fabrique d’Église de Dinant, trouvent ici l’expression de toute ma gratitude pour leurs aides et conseils prodigués au fil de cette recherche.
À ce jour, Perpète n’a fait l’objet que d’une seule étude approfondie: Florence Dufrasne, Saint Perpète de Dinant, mémoire de licence, ULiège, 1997. Il est brièvement mentionné par Antoine Baudry, L’église Notre-Dame à Dinant (Carnets du Patrimoine, 143), Namur, 2017, p. 9-10;
Pascal Saint-Amand (éd.), Dinant, un joyau du patrimoine mosan (Carnets du Patrimoine, 53), Namur, 2009, p. 22;
Josianne Gaier-Lhoest, L’évolution topographique de la ville de Dinant au Moyen Âge (Pro Civitate, 4), Bruxelles, 1964, p. 20;
Evariste Hayot, La collégiale Notre-Dame à Dinant, Bruxelles, 1950, p. 5.
Sur la topographie chrétienne de Dinant, voir Manfred van Rey, Die Lütticher Gaue Condroz und Ardennen in Frühmittelalter: Untersuchungen zur Pfarrorganisation (Rheinisches Archiv, 102), Bonn, 1977, p. 550-557;
Gaier-Lhoest, L’évolution… [voir n. 2]; François Jacques, Les paroisses de Dinant et de Leffe, dans ASAN, 45 (1949-1950), p. 67-146.
Jean-Louis Kupper, Leodium, dans Odilo Engels et Stefan Weinfurter (éd.), Series episcoporum ecclesiae catholicae occidentalis ab initio usque ad annum MCXCVIII: Series V, Germania, t. 1: Archiepiscopatus Coloniensis, Stuttgart, 1982, p. 43-83, notamment p. 51, n. 42. Plusieurs ajouts à cette liste ont été préconisés depuis: Martin (ca 5e s.) (Régis de la Haye, Martinus van Tongeren, een negentiende-eeuwe heilige?, dans Petrus J. H. Ubachs [éd.], Magister Artium. Onderwijs, kerk en kunst in Limburg. Opstellen Br. Sigismund Tagage aangeboden bij zijn zeventigste verjaardag, Sittard, 1992, p. 221-231);
Jean l’Agneau (ca 625-648/649) (Alain Dierkens, Le culte de saint Monon et le chapitre de Nassogne avant 1100, dans Alain Dierkens et Jean-Marie Duvosquel [éd.], Villes et campagnes au Moyen Âge. Mélanges Georges Despy, Liège, 1991, p. 297-321;
Jeffrey R. Webb, Notger et Hériger face au passé lointain du diocèse de Tongres-Maastricht-Liège, dans Jean-Louis Kupper et Alexis Wilkin [éd.], Évêque et prince: Notger et la Basse-Lotharingie aux alentours de l’an mil [Série Histoire, 2], Liège, 2013, p. 507-524;
Jean-Pierre Delville et Julie Dury, Liège (diocèse des origines à 1559), dans DHGE, 32, Paris, 2017, col. 157;
Guillaume Wymmersch, L’évangélisation et la christianisation de Huy: retour sur la chronologie problématique d’un vicus du nord de la Gaule (ve-xe siècles), dans RHE, 115 [2020], p. 457-525);
Remacle (651/652-ca 665) (Clemens M. M. Bayer, Remaclus, dans Heinrich Beck et Johannes Hoops [éd.], Hoops Reallexikon der germanischen Altertumskunde, t. 24, Berlin-New York, 2003, p. 485-504);
et Hilduin (920-922) (Florence Close, Une vacance épiscopale dans l’attente d’un arbitrage pontifical? L’intervention du pape Jean X dans la succession d’Étienne de Liège († 920), dans RBPH, 97 [2019], p. 261-278).
Michel Sot, Gesta episcoporum, gesta abbatum (Typologie des sources du Moyen Âge occidental, 37), Turnhout, 1981, p. 25-26;
François Bougard et Michel Sot (éd.), Liber, Gesta, Histoire. Écrire l’histoire des évêques et des papes de l’Antiquité au xxie siècle. Actes du congrès organisé par le Centre d’études médiévales d’Auxerre les 25, 26 et 27 juin 2007, Turnhout, 2009.
« Sanctus autem Perpetuus qui 23. praefuit aput Deonantum quiescit.» H é r i g e r d e L o b b e s, GETTL, chap. 28, éd. par Rudolf Köpke, dans MGH, SS, t. 7, Hanovre, 1846, p. 176, l. 37. Sur cette œuvre, voir GQ ID 2755;
NaSo ID 597; Webb, Notger… [voir n. 4], p. 507-524. À l’exception de Ste-Marie-et-St-Perpète de Dinant, aucune église n’est, semble-t-il, dédiée à Perpète. Si ce dernier est qualifié de sanctus ici à la fin du 10e siècle, c’est vraisemblablement dans le cadre d’une mise en valeur de la lignée sainte des évêques par l’auteur des Gesta episcoporum. Perpète est avant tout un saint à dévotion locale. Dufrasne, Saint Perpète… [voir n. 2], p. 104.
Ce moine cistercien signale que Perpète, successeur de Gundulf, occupait le siège épiscopal en 617 et qu’à sa mort il fut enterré à Dinant. « Anno 617. […] Tungris post sanctum Gondulfum sanctus Perpetuus, qui apud Dyonantum castrum sepultus.» A l b é r i c d e T r o i s f o n t a i n e s, Chronicon, éd. par Paul Scheffer-Boichorst, dans MGH, SS, t. 23, Hanovre, 1874, p. 695, l. 33 et l. 39. Sur cette œuvre, voir Pierre Courroux, Philippe Lousket, Aubri de Troisfontaines et la date de composition de la Chronique rimée, dans Medioevo romanzo, 39 (2015), p. 419-434;
Stefano Mula, Looking for an author: Alberic of Trois Fontaines and the Chronicon Clarevallense, dans Cîteaux, 60 (2009), p. 5-25;
Mireille Schmidt-Chazan, Aubri de Trois-Fontaines, un historien entre la France et l’Empire, dans Annales de l’Est, 36 (1984), p. 163-192;
Kassian Haid, Ein kleiner Beitrag zur Kenntnis Alberichs von Troisfontaines und dessen Chronik, dans Cistercienser Chronik, 20 (1908), p. 289-292.
Selon Gilles d’Orval, Perpète fut le vingt-troisième évêque de Tongres-Maastricht-Liège et succéda à Gundulf en 598. Après une vie vertueuse, il s’éteignit à Dinant un 4 novembre et fut inhumé à St-Vincent de Dinant. En guise de preuve de la sainteté de l’homme, le chroniqueur ajoute que l’écoulement permanent d’une huile de sa tombe motiva la translation de son corps dans l’église Ste-Marie et son dépôt dans une châsse. Il précise enfin qu’Ebrégise lui succéda vers 611. « Igitur post discessum beati Gondulphi episcopi vicesimus tercius Traiectensi ecclesie mitissimus Christi confessor beatus Perpetuus ordinatur episcopus. [Circa annum Domini 598, sanctus Perpetuus Tungris antistat.] Qui beatus vir clarus existens signis et virtutibus, talentum sibi creditum Domino suo cum lucro reportavit; nam in omnibus, que probiliter Deo favente agere potuit, non suam sed Christi gloriam quesivit. His ergo atque aliis bonorum operum studiis fultus, ad sanctam senectutem pervenit, et sic in confessione Domini pridie Nonas Novembris migravit ad Christum. Qui beatus confessor Christi primo quidem sepultus est in ecclesia beati Vincentii levite et martyris in oppido quod Dionantum nuncupatur. Nam ex eius tumba oleum emanasse dicitur per longa tempora. Sed postea corpus eius in ecclesia beate Marie virginis in eodem oppido sita translatum est et in feretro decenter collocatum. […] Post sanctum Perpetuum Traiectensi ecclesie substituitur vicesimus quartus episcopus sanctus Ebregisus circa annum Domini 611.» G i l l e s d’ O r v a l, GETTL, livre 1, chap. 35-36, éd. par Johannes Heller, dans MGH, SS, t. 25, Hanovre, 1880, p. 29, l. 1-9 et p. 30-31. Sur cette œuvre, voir GQ ID 35; NaSo ID 28.
Pour rédiger sa chronique, Mathias de Lewis emprunte abondamment ses informations des Gesta episcoporum de Gilles d’Orval. «Perpetuus circa annum Domini vc xcviij factus est episcopus xxiijus. Qui, bonis operibns (sic) plenus, defunctus est pridie nonas novembris et in Dyonanto sepultus in ecclesia beati Vincenti. De cujus tumba oleum longo tempore dicitur emanasse. Et post translatus est in ecclesiam beate Marie ubi signis et miraculis choruscat. Ebregisus in urbe Tungrensi ex nobilissima progenie natus fuit, et preclarus moribus et scientia episcopus xxiiijtus eligitur circa annum Domini dc xjm, et sedit circiter xiiijeim annis.» M a t h i a s d e L e w i s, Chronicon Leodiense, éd. par Stanislas Bormans (Publication de la Société des bibliophiles liégeois, 2), Liège, 1865, p. 18. Sur cette œuvre, voir NaSo ID 969.
À nouveau, l’emprunt aux Gesta episcoporum de Gilles d’Orval est indéniable chez Jean d’Outremeuse, à l’exclusion des termini de l’épiscopat de Perpète (de 586 au 4 novembre 589) et de son décès à Maastricht. « Apres la mort sains Gondulphe, fut consaereis (sic) et ordineis à evesque xxiiie de Tongre uns sains huons, canoyne de l’engliese Sains-Bertremeir que ons nomme maintenant Sains-Servais, qui oit nom Perpetuus, et tient le siege trois ans. […] Item, l’an vc iiiixx et ix, le quart jour de novembre, morut à Treit l’evesque Perpetuus: chis fut uns valhans hons de bonne vie, et à son poioir multipliat grandement la vraie foid. Si fut promierement ensevelis en l’engliese Sains-Vincent à Dynant, mais depuis fut son corps translateis en l’engliese Nostre-Dame de Dynant.» J e a n d’ O u t r e m e u s e, Ly Myreur des Histors, éd. par Adolphe Borgnet, 5 t. (Corps des chroniques liégeoises), t. 2, Bruxelles, 1869, p. 270-271. Sur cette œuvre, voir NaSo ID 739.
Tout comme Mathias de Lewis et Jean d’Outremeuse, l’auteur de La Chronique de 1402 tire ses informations de Gilles d’Orval, à l’exception des termini de l’épiscopat de Perpète (608-621). «Perpetuus, vir bonus, gratia et sanctitate plenus, a Trajectensibus electus est eorum episcopus xiiius, anno Domini vcviiio, qui sedit annis xiii. […] Cum vero beatus Perpetuus episcopus Trajectensis ad senectutem pervenisset, bonis operibus plenus, pridie nonas novembris migravit ad Christum, et sepultus est Dyonanti in ecclesia beati Vincentii. De cujus tumba oleum per longa tempora dicitur emanasse. Postmodum ejus corpus translatum est in ecclesiam beate Marie ejusdem oppidi. Cui successit Ebrigius.» La chronique liégeoise de 1402, éd. par Eugène Bacha, Bruxelles, 1900, p. 44, l. 24-26, et p. 45, l. 12-18. Il y a au moins une erreur de chronologie dans l’édition de Bacha ou dans le manuscrit utilisé (ms. Bruxelles, Bibliothèque Royale de Belgique, 3803);
il convient de lire «vicviiio» et non «vcviiio», pour ne pas rompre avec les dates suggérées pour Gundulf, précédant Perpète et décédé en 607 («vic-viio») selon l’auteur de cette chronique, et pour Ebregise, succédant à Perpète en 621 («vicxxio») selon ce même auteur. Par ailleurs, si l’on vieillit de dix ans cette chronologie, on obtient la tradition que l’on retrouve déjà chez Gilles d’Orval (598-611). Sur cette œuvre, voir GQ ID 1106; NaSo ID 203.
«598. Sanctus Perpetuus Tungris antistat. […]» «618. Sanctus Ebregis Tungris antistat.» Annales Leodienses, éd. par Heinrich Pertz, dans MGH, SS, t. 4, Hanovre, 1841, p. 10, l. 57 et 68. Sur cette source, voir GQ ID 310;
NaSo ID 74. L’originalité des repères chronologiques de l’épiscopat de Perpète renforce l’hypothèse selon laquelle les Annales Leodienses auraient emprunté le propos antérieur à 1058 à d’autres annales liégeoises aujourd’hui perdues. Sur l’existence de ces annales utiles à la rédaction des Annales Laubienses, des Annales Leodienses et des Annales Sancti Iacobi, voir Léopold Génicot et Paul Tombeur (éd.), Index scriptorum operumque latino-belgicorum Medii Aevi. Nouveau répertoire des œuvres médiolatines belges (viie-xiie siècles), t. 2, Bruxelles, 1976, p. 67;
Sylvain Balau, Les sources de l’histoire de Liège: étude critique, Bruxelles, 1903, p. 256-260.
Charles Declercq (éd.), Concilia Galliae. A. 511 – A. 695 (Corpus Christianorum. Series Latina, 148A), Turnhout, 1963, p. 282, l. 214. Sur l’évêque Bettulf de Maastricht, voir Roger Aubert, Gondulphe, dans DHGE, 21, Paris, 1986, col. 593;
François Baix, Bettulfus, dans DHGE, 8, Paris, 1935, col. 1272;
Delville et Dury, Liège… [voir n. 4], col. 150;
Kupper, Leodium… [voir n. 4], p. 51.
Bien qu’elle ne soit pas nécessairement exempte de fautes, seule la chronologie de Gilles d’Orval (598-611) résiste à la mention de Bettulf comme évêque de Maastricht en 614.
Sur Domitien, voir la bibliographie mentionnée dans Wymmersch, L’évangélisation… [voir n. 4], p. 477-478 et p. 481, n. 69.
Sur la datation de son traité De gloria confessorum, voir les commentaires de Raymond Van Dam, Glory of the Confessors (Translated Texts for Historians, 4), 2e éd., Liverpool, 2004 [1988], p. xii-xiii.
Sur Monulf, voir la bibliographie mentionnée dans Wymmersch, L’évangélisation… [voir n. 4], p. 481, n. 69. Sur cet état des fouilles de St-Servais, voir les remarques d’Alain Dierkens, Réflexions sur l’histoire religieuse de Maastricht à l’époque mérovingienne, dans Michel Polfer (éd.), L’évangélisation des régions entre Meuse et Moselle et la fondation de l’abbaye d’Echternach (ve-ixe siècle). Actes des 10es journées lotharingiennes, 28-30 octobre 1998 (Publications de la Section historique de l’Institut Grand-Ducal du Luxembourg, 117), Luxembourg, 2000, p. 541-567, à la p. 549.
Sur Gundulf, voir Roger Aubert, Gondulphe, dans DHGE, 21, Paris, 1986, col. 593;
Gabriela Kaster, Monulph (Monulf, Mundolf) und Gondulf von Maastricht, dans Engelbert Kirschbaum et Wolfgang Braunfels (éd.), Lexikon der christlichen Ikonographie, t. 8, Fribourg, 1976, col. 23.
Ce jour est par ailleurs la date de sa commémoration. Au 19e s., cette fête fut déplacée au 5 novembre. Aujourd’hui, elle est célébrée le 6 novembre. Dufrasne, Saint Perpète… [voir n. 2], p. 90-92. Ces deux informations (l’inhumation de Perpète à St-Vincent avant sa translatio vers Ste-Marie et le jour de sa mort le 4 novembre) furent reprises par Mathias de Lewis, Jean d’Outremeuse et l’auteur de la Chronique liégeoise de 1402.
«Sancte Marie Sanctique Perpetui confessoris in ecclesia in Dyonant.» Stanislas Bormans (éd.), Cartulaire de la commune de Dinant, t. 1 (Documents inédits relatifs à l’histoire de la province de Namur, 4), Namur, 1880, no 3, p. 13. Sur cet acte, voir DiBe ID 88. Cette mention a été systématiquement négligée dans l’historiographie pour appréhender le transfert des reliques de S. Perpète, dont le terminus ante quem était alors placé au milieu du 13e s. Par ex. Gaier-Lhoest, L’évolution… [voir n. 2], p. 13-14. Après cette date, on retrouve tant le double vocable de Ste Marie et de S. Perpète (1152 [DiBe ID 87], 1196 [DiBe ID 89], 1212 [DiBe ID 14839], etc.) que le vocable marial seul (début du 12e s. [NaSo ID 2308], 1203 [DiBe ID 13534], 1212 [DiBe ID 14830], 1270, etc.). Bormans (éd.), Cartulaire… [voir n. 20], p. 15, 21-22, 33, nos 4, 6, 10 et 22, et p. 64-65; A n o n y m e (S i g e b e r t d e G e m b o u x ?), Miracula sancti Wicberti, chap. 3, éd. par Georg Heinrich Pertz, dans MGH, SS, t. 8, Hanovre, 1848, p. 520, l. 10-14. Comme me l’a suggéré l’un des relecteurs anonymes, cette instabilité du vocable pourrait confirmer que le transfert des reliques de Perpète était encore récent en 1096. À noter toutefois que les sources narratives médiévales susmentionnées ne rapportent pas cette double dédicace, car elles mentionnent systématiquement Ste-Marie dans le cadre de la translatio des reliques de Perpète. Enfin, la présence d’un autel de S. Perpète, datant de la première moitié du 13e s., confirme l’existence d’un culte de S. Perpète en l’église Ste-Marie de Dinant avant le témoignage de Gilles d’Orval. Antoine Baudry, L’autel de saint Perpète dans la collégiale Notre-Dame à Dinant: essai d’interprétation, dans Guy Fairon, Paul Mathieu, Christian Moïs et Jean-Marie Yante (éd.), Dixième Congrès de l’Association des Cercles Francophones d’Histoire et d’Archéologie de Belgique et lviie Congrès de la Fédération des Cercles d’Archéologie et d’Histoire de Belgique (Arlon, 18, 19 et 20 août 2016), t. 4, Arlon, 2018, p. 662-670, à la p. 669.
Pour constituer les Gesta episcoporum, Gilles d’Orval et ses collaborateurs auraient parcouru le diocèse de Liège (notamment Liège, Huy, Namur, Saint-Hubert et probablement Dinant). Cette œuvre fait l’objet d’une étude approfondie, encore inédite, par Xavier Hermand, Jean-François Nieus et Nicolas Ruffini-Ronzani. Je tiens à remercier chaleureusement ce dernier pour les informations fournies sur les méthodes de travail de Gilles d’Orval et de son équipe.
Sur le contexte de rivalités entre l’évêque de Liège et le comte de Namur, notamment autour de Dinant, voir Jean-Louis Kupper, Liège et l’Église impériale (xie-xiie siècles) (Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres de l’Université de Liège, 228), Paris, 1981, p. 431-432;
id., Une conventio inédite entre l’évêque de Liège Théoduin et le comte Albert II de Namur (1056-1064), dans Bulletin de la Commission royale d’Histoire, 145 (1979), p. 1-23; Gaier-Lhoest, L’évolution… [voir n. 2], p. 29-39;
Félix Rousseau, Actes des Comtes de Namur de la première race (946-1196), Bruxelles, 1936, p. xxxvii-cxxiv, notamment aux p. lxx-lxxi. Sur le projet historiographique d’Hériger et de Notger, voir, outre la bibliographie mentionnée supra n. 7, Jean-Louis Kupper, Aux lisières de l’Empire: l’évêque Notger de Liège et l’élection de Hugues Capet, dans Elisabeth Magnou-Nortier (éd.), Pouvoirs et libertés aux temps des premiers Capétiens, Maulevrier, 1992, p. 100-103.
Sur la sépulture des évêques de Tongres-Maastricht, voir Jean-Louis Kupper, De la sépulture des princes-évêques de Liège, dans Sophie Balace et Alexandra De Poorter (éd.), Entre paradis et enfer. Mourir au Moyen Âge (600-1600). Exposition, Bruxelles, Musées royaux d’art et d’histoire, du 2/12/2010 au 24/4/2011, Bruxelles, 2010, p. 136-145;
Jean-Louis Kupper, Les sépultures des évêques de Tongres-Maastricht-Liège depuis les origines jusqu’en 1200, dans Michel Margue (éd.), Sépulture, mort et représentation du pouvoir au Moyen Âge. Actes des 11es journées lotharingiennes, 26-9 septembre 2000 (Publications de la Section historique de l’Institut Grand-Ducal de Luxembourg, 118;
Publications du CLUDEM, 18), Luxembourg, 2006, p. 185-196;
Ernst Gierlich, Die Grabstätten der rheinischen Bischöfe vor 1200, Mayence, 1990, p. 301-351.
Par exemple, on tenait alors les Gesta episcoporum (ca 980) comme la première source mentionnant l’évêque Jean l’Agneau, jusqu’à ce qu’Alain Dierkens ne mette en évidence l’antériorité et l’indépendance de la Vita prima Mononis (milieu ou troisième quart du 10e s.) par rapport aux Gesta episcoporum. Dierkens, Le culte… [voir n. 4], p. 297-321. Poursuivant cette réhabilitation, Jeffrey Webb souligna l’utilisation du passé épiscopal du diocèse de Tongres-Maastricht-Liège pour fonder les revendications de l’évêque Notger. Webb, Notger… [voir n. 4], p. 518-524. À mon tour, j’ai eu l’occasion d’apprécier l’existence de l’évêque Jean l’Agneau dans le cadre de la christianisation de Huy. Wymmersch, L’évangélisation… [voir n. 4], p. 489 (dont n. 99), p. 491-492, p. 496, p. 498-502 et p. 511.
Sot, Gesta… [voir n. 5], p. 25-26.
Kupper, De la sépulture… [voir n. 23], p. 145.
Pour compléter ce catalogue des sources écrites médiévales mentionnant Perpète, citons le catalogue en vers des évêques de Tongres-Maastricht de Jocundus, rédigé vers 1070-1087, où Perpète est donné comme quatorzième évêque de Maastricht et dit issu d’une noble famille. Cette origine noble n’eut aucun écho dans les sources postérieures. « xiiii. Perpetuus decimus claro de sanguine quartus.» J o c u n d u s, Vita sancti Servatii, éd. par Rudolf Köpke, dans MGH, SS, t. 12, Hanovre, 1856, p. 126. Sur cette œuvre, voir GQ ID 3042; NaSo ID 833. Les informations de la première chronique des évêques de Liège écrite en français en 1293 ou peu après ne sont pas d’une grande utilité: Perpète est énoncé comme vingtcinquième évêque de ce diocèse. « Li vintecincquième ot non Perpètes.» Chronique des évêques de Liège, éd. par Stanislas Bormans (Publication de la Société des bibliophiles liégeois, 1), Liège, 1864, p. 8. Sur cette œuvre, voir NaSo ID 219.
On connaît ainsi: une «Perpetua» en Gaule méridionale dans la première moitié du 5e s., liée au cercle du poète chrétien Coelius Sedulius; «Perpetuus», évêque de Tours de 458/459 à 488/489;
«Perpetuus», un évêque d’Avranches dès 533 au plus tard et jusqu’en 541 au plus tôt; «Perpetuus», un prêtre d’Albi, qui aurait rédigé à la demande de son évêque, Dido, le Liber canonum de l’Église d’Albi, à l’époque du pontificat de Grégoire le Grand (590-604). Luce Pietri et Marc Heijmans (éd.), Prosopographie de la Gaule chrétienne (314-614), t. 2, (Prosopographie chrétienne du Bas-Empire, 4), Paris, 2013, p. 1464-1471;
John Robert Martindale (éd.), The Prosopography of the later Roman Empire, t. 2, Cambridge, 1980, p. 860-861. Ce prénom n’est plus attesté à partir du 7e s. en Gaule. Du moins, on ne le retrouve plus dans les répertoires onomastiques et prosopographiques de Gaule postérieurs au début du 7e s.
Auguste Tichon, La châsse de saint Perpète, dans ASAN, 28 (1909), p. 161.
Sur ces péripéties, voir Tichon, La châsse… [voir n. 29], p. 163-180.
Dufrasne, Saint Perpète… [voir n. 2], p. 84-85.
Dufrasne, Saint Perpète… [voir n. 2], p. 85-86.
On ne compte plus les cas de fausses reliques conservées à travers la chrétienté. Mark Van Strydonck, Anton Ervynck et Marit Vandenbruaene (éd.), Relieken: echt of vals?, Louvain, 2006. Parfois, ce sont des ossements d’animaux qui sont introduits dans les reliquaires, d’où l’intérêt de s’adjoindre un archéozoologue, ici Quentin Gofette, pour en étudier le contenu.
Un grand nombre de reliques du bassin de la Meuse moyenne ont été de plus ou moins longues dates soumises à ce type d’études. Citons, à titre d’exemples, les analyses 14C des reliques de S. Martin à Maastricht (1963), Ste Ode à Amay (1977), S. Domitien à Huy (à trois reprises! 1983, 1988 et 2005), Jacques de Vitry à Oignies (2016), Feuillien à Fosses (2019), etc. D’autres exemples sont cités dans Van Strydonck, Ervynck et Vandenbruaene (éd.), Relieken… [voir n. 34].
Comme pour toute source historique, les reliques n’échappent pas aux règles de la critique historique; il convient de dégager le vrai du faux. Philippe George, De l’intérêt de la conservation et de l’étude des reliques des saints dans le diocèse de Liège, dans Bulletin de la Société Royale Le Vieux-Liège, 226 (1984), p. 509-530.
Sur ce court message était écrit: «Cette précieuse relique du Crâne de S. Perpète, Évêque, a été confiée pendant quelques jours aux Religieuses Carmélites de Namur qui l’ont placée dans cette boîte. Namur, 28 mai 1875.» Je soupçonne que le petit sac d’ossements découvert en 1875 soit aujourd’hui conservé dans la châsse récente (fin du 19e s.?) exposée dans la chapelle collatérale méridionale. Dans le projet qui m’a retenu, les réponses apportées par les analyses du crâne du S. Perpète suffisaient, mais l’ouverture de cette châsse pourrait s’avérer intéressante.
Mathieu Boudin, Radiocarbon Dating Report, inédit, Bruxelles (IRPA), 2019.
Nadir Gülekon et Basri Turgut, The External Occipital Protuberance: Can it Be Used as a Criterion in the Determination of Sex?, dans Journal of Forensic Sciences, 48/3 (2003), p. 513-516;
Denise Ferembach, Ilse Schwidetzky et Milan Stloukal, Recommandations pour déterminer l’âge et le sexe sur le squelette, dans Bulletins et Mémoires de la Société d’Anthropologie de Paris, 6 (1979), p. 7-45.
À défaut d’une observation de la totalité des sutures crâniennes à l’œil nu (vues exo- et endo-crâniennes), l’idéal aurait été de les examiner par tomodensitométrie (scanner) et d’appliquer, par exemple, la méthode de Fumiko Chiba et collaborateurs (Fumiko Chiba et al., Age estimation by multidetector CT images of the sagittal suture, dans International Journal of Legal Medicine, 127 [2013], p. 1005-1011) mais ce type d’examen n’a pas été possible.
Matthew H. Kaufman et al., Differential Diagnosis of Holes in the Calvarium: Application of Modern Clinical Data to Palaeopathology, dans Journal of Archaeological Science, 24 (1997), p. 193-218.
L’arachnoïde est une des trois membranes qui forment les méninges et qui enveloppent le cerveau.
Robert W. Mann, David R. Hunt et Scott Lozanoff, Photographic Regional Atlas of Non‐Metric Traits and Anatomical Variants in the Human Skeleton, Springfield, 2016, p. 268-272.
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Rafael Mandressi, Le regard de l’anatomiste: dissections et invention du corps en Occident (L’Univers historique), Paris, 2003.
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Sacha Kacki, Patrice Georges et Philippe Blanchard, Un cas de sciage crânien avorté chez un sujet du cimetière médiéval de la Madeleine à Orléans (Loiret), dans Revue archéologique du Loiret, 33 (2009), p. 45-52;
Masy, Quatre cas d’ouverture volontaire… [voir n. 45]; Frédérique Valentin et Francesco D’Errico, Skeletal Evidence of Operations on Cadavers from Sens (Yonne, France) at the End of the xvth Century, dans American Journal of Physical Anthropology, 98 (1995), p. 375-390.
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Colleter et al., Procedures… [voir n. 45]; William Devriendt et al., Témoins anthropologiques de dissections anatomiques: le cas des ossements exhumés de l’ancienne église Saint-Jacques de Douai (Nord, xvie-xviiie siècle), dans Archéologie Médiévale, 45 (2015), p. 117-130;
Philippe Blanchard et al., Projet de fouille sur un corps momifié du xviie s.: quelle approche envisager pour les restes textiles?, dans Bruno Bizot et Michel Signoli (éd.), Rencontres autour des sépultures habillées. Actes des journées d’études organisées par le Groupement d’Anthropologie et d’Archéologie Funéraire et le Service Régional de l’Archéologie de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Carry-le-Rouet (Bouches-du-Rhône), 13-14 décembre 2008, Gap, 2009, p. 136-142;
Djillali Hadjouis et Rémi Corbineau, Analyses d’une momie d’un protestant anglais mort en 1636 (Saint-Maurice, Val-deMarne), dans Bizot et Signoli (éd.), Rencontres… [voir n. 50], p. 127-135;
Michel Signoli et al., Mise en évidence d’une autopsie crânienne réalisée pendant la Grande Peste de Marseille (1720-1722), dans Comptes rendus de l’Académie des Sciences de Paris, série iii. Sciences de la Vie, 320 (1997), p. 575-580;
Paul Janssens et al., The Anthropological and Palaeopathological Investigation, dans Willem Aerts (éd.), The Cathedral of Our Lady in Antwerp, Anvers, 1993, p. 339-346;
Germaine Depierre et Bernadette Fizellier-Sauget, Ouverture volontaire de la boîte crânienne à la fin du Moyen Âge et aux Temps modernes, dans Luc Buchet (éd.), Homme et milieu. Approches paléoanthropologiques. Actes des 4es journées anthropologiques de Valbonne, 25-27 mai 1988 (Dossier de documentation archéologique, 13), Paris, 1989, p. 121-138.
Silvia Marinozzi, Corpi, mummie e testi per una storia dell’imbalsamazione funebre in Italia, dans Medicica nei Secoli Arte e Scienza, 25 (2013), p. 167-204.
Rosine Orban, Jennifer Eldridge et Caroline Polet, Potentialités et historique de la collection de squelettes identifiés de Schoten (Belgique, 1837-1931), dans Anthropologica et Præhistorica, 122 (2011), p. 19-62.
Marc Suttor, L’affermissement du pouvoir des évêques de Liège dans la vallée de la Meuse moyenne, dans Marie-Caroline Florani et André Joris (éd.), Le Temps des Saliens en Lotharingie (1024-1125). Colloque du Centre d’études historiques, monastère de Malmédy (12-14 septembre 1991), Malmedy, 1993, p. 101-124.
Kupper, De la sépulture… [voir n. 23], p. 139-140;
Philippe George, Reliques et arts précieux en pays mosan, du Haut Moyen Âge à l’époque contemporaine, Liège, 2002, p. 29-31.
Florian Mazel, L’évêque et le territoire: l’invention médiévale de l’espace (ve-xiiie siècles) (L’Univers historique), Paris, 2016, p. 92, p. 109, p. 119 et p. 159.
Aux côtés de Nassogne, Huy, Namur, Visé (ou Liège ?) et Maastricht, Dinant est l’un des six centres administratifs urbains importants (civitates) de la Francie rhénane mentionnés dans la longue liste de toponymes entre l’Irlande et l’Inde de l’Anonyme de Ravenne, rédigée en latin durant le premier quart du 8e s. et s’appuyant sur un autre texte remontant au 5e s.: « Item in predicta Francia Renense iuxta prenominatum fluvium Mosam, quem in eadem Francia Renense nominavimus, sunt civitates id est Nasaga, Dionantis, Oin, Namon, Neonsigo, Trega.» A n o n y m e d e R a v e n n e, Cosmographia, éd. par Joseph Schnetz, 2e éd., Leipzig, 1990 [1940], p. 62, l. 2-6 (dont n. 1). Sur cette source, voir RFHMA, t. 2, Rome, 1967, p. 361-362;
Jules Herbillon, Les localités belges chez l’Anonyme de Ravenne, dans RBPH, 57 (1979), p. 301-308. Il est difficile de tirer des conclusions de l’emploi de ce terme civitas pour qualifier Dinant, dans la mesure où l’auteur ne pouvait connaître toutes les régions et localités qu’il décrivait. Josianne Gaier-Lhoest a, à tort, selon moi, utilisé cette mention de civitas pour admettre l’existence d’une résidence épiscopale secondaire. Gaier-Lhoest, L’évolution… [voir n. 2], p. 20.
Christian Meert, Les monnaies mérovingiennes de l’atelier de Dinant, dans Revue Belge Numismatique, 106 (1960), p. 267-284;
Georges Cumont, Un triens inédit frappé à Dinant, dans ASAN, 18 (1889-1890), p. 338-342.
«[…] in Dionante castro et in Hogio commorari uidentur nullo theloneo ad usus exactare penitus non presumatis.» Theo Kölzer (éd.), Die Urkunden der Merowinger, t. 1 (MGH Diplomata), Hanovre, 2001, no 192, p. 479, l. 21-22. Sur cet acte, voir DiBe ID 1217. Il était depuis longtemps admis que l’acte n’émanait pas de Childéric III mais de Carloman. Theo Kölzer a démontré que ce faux remonterait au mieux à l’époque carolingienne. Theo Kölzer, Merowingerstudien, t. 1 (MGH. Studien und Texte, 21), Hanovre, 1998, p. 75-90.
Jan Frederik Niermeyer, Mediae latinitatis Lexicon Minus, Leyde, 1976, p. 155.
Marc Suttor, qui certes ne fait pas état des recherches de Theo Kölzer, fait remonter l’existence d’un embarcadère et d’un portus à Dinant dès l’époque mérovingienne. Marc Suttor, Les ports de la Meuse moyenne (Mézières, Dinant, Namur, Huy, Liège et Maastricht) des origines à la fin du xvie siècle: topographie, fonctions, infrastructures, dans Ports maritimes et ports fluviaux au Moyen Âge. Actes du 35e congrès de la SHMES (La Rochelle, 2004), Paris, 2005, p. 150. Si Félix Rousseau attribuait l’essor urbain de Dinant à son rôle d’étape de batellerie dès l’époque mérovingienne (Félix Rousseau, La Meuse et le pays mosan en Belgique. Leur importance historique avant le xiiie siècle, dans ASAN, 39 [1930], p. 37-81, à la p. 41), il ne faut pas négliger ses relations avec l’hinterland comme le suggéraient Jean-Pierre Devroey et Chantal Zoller, Villes, campagnes, croissance agraire dans le pays mosan avant l’an mil, vingt ans après, dans Dierkens et Duvosquel (éd.), Villes… [voir n. 4], p. 223-260.
«[…] in porto Hoio et Deonanto.» Theodor Schieffer (éd.), Die Urkunden der deutschen Karolinger, t. 3: Die Urkunden Lothars I. und Lothars II. (MGH Diplomata, 2), Berlin-Zürich, 1966, no 17, p. 410-413, à la p. 412, l. 13. Sur cet acte, voir DiBe ID 1238.
«[…] in portu Hoyo et Deonanto.» Paul Kehr (éd.), Die Urkunden der deutschen Karolinger, t. 1: Die Urkunden Ludwigs des deutschen, Karlmanns und Ludwigs des Jüngeren (MGH Diplomata, 3), Berlin, 1934, no 147, p. 205, l. 21-22. Sur acte douteux, voir DiBe ID 1240.
Kölzer, Merowingerstudien… [voir n. 58], p. 85;
Georges Despy, Villes et campagnes aux ixe et xe siècles: l’exemple du pays mosan, dans Revue du Nord, 197 (1968), p. 145-168, aux p. 150 et p. 152;
id., Note sur le portus de Dinant aux ixe-xe siècles, dans Miscellanea mediaevalia memoriam J. Fr. Niermeyer, Groeningen, 1967, p. 61-69, aux p. 63 et p. 69.
13 avril 862: «[…] sedilia insuper in portu Hoio et Deonanto.» Schieffer (éd.), Die Urkunden… [voir n. 61], no 17, p. 412, l. 13.
889: «De sessis in Deonante exeunt solidi x, de ecclesia exeunt denarii vi et oblationes festivitate sancti Petri.» Jean-Pierre Devroey (éd.), Le polyptyque et les listes de biens de l’abbaye Saint-Pierre de Lobbes (ixe-xie siècles), Bruxelles, 1986, p. 22-23. Sur ce document, voir DiBe ID 3790.
Marie Verbeek, Dinant/Dinant: Forum, place du Marché, place des Fontaines, intervention préventive sur la place Patenier, dans CAW, 19 (2012), p. 241-246.
Frédéric Chantinne, Stéphane Demeter et Philippe Mignot, Abbayes «belges» du Traité de Meerssen, autour des ixe-xe siècles. Réflexions archéologiques, dans RBPH, 96 (2018), p. 245-247.
824: «Similiter trado in vico Dionanti manso uno cum casa superposita et alio manso dimidio inter confines Hargisi et pervio legitimo et ponte publice et Mosa.» Joseph Halkin et Charles-Gustave Roland (éd.), Recueil des chartes de l’abbaye de Stavelot-Malmédy, t. 1, Bruxelles, 1909, no 27, p. 71, l. 4-6. Sur cet acte, voir DiBe ID 1229. 870/877: il s’agit d’une pièce de monnaie (in vico Deoniti) produite sous Charles II le Chauve. Manfred van Rey, Die Münzprägung Karls d. Kahlen und die westfränkische Königslandschaft, dans Werner Besch et al. (éd.), Die Stadt in der europäischen Geschichte. Festschrift für Edith Ennen, Bonn, 1972, p. 153-184, à la p. 171. 985: «[…] in vicis Traiecto Hoio Namucho Deonanto.» Theodor von Sickel (éd.), Diplomata regum et imperatorum Germaniae, t. 2: Ottonis III (MGH Diplomata), Hanovre, 1893, no 16, p. 414, l. 10-11. Sur cet acte, voir DiBe ID 1123.
Découvertes des 1er-8e s.: routes (principales en trait continu et secondaires en pointillés) hypothétiques et attestées, bâtiments (carrés), nécropoles (triangles) et découvertes isolées (ronds). Avenue Churchill: céramique (Haut Empire?), bâtiments (7e-8e s.), cf. Michel Siebrand et Marie Verbeek, Dinant/Dinant: deuxième intervention avenue Churchill. Origine de la ville, parcellaire médiéval et artisanat, dans CAW, 18 (2011), p. 250-253. Bouvignes: nécropole (6e-7e s.), cf. Adrien Oger, Nos fouilles de 1897 à 1899 – Bouvignes, dans ASAN, 24 (1900), p. 80-83.
Fonds de Leffe: nécropole (4e/5e-7e s.) cf. André Dasnoy, Les trouvailles mérovingiennes de Dinant, dans Mélanges Félix Rousseau Études sur l’histoire du pays mosan au Moyen Âge, Bruxelles, 1958, p. 191-200.
Lit de la Meuse: monnaies (1er-3e s.), cf. Ferdinand Courtoy, Antiquités trouvées lors de la construction du pont de la Meuse à Dinant, dans ASAN, 13 (1875), p. 529-531. Rue Petite: route secondaire en usage au plus tard au début du 2e s. avec recharges jusqu’au 3e s. et un niveau d’occupation du 5e s., cf. Marie-Hélène Corbiau, Pascal Saint-Amand et Marie Verbeek, Dinant, chemin faisant… Les voies de communication à Dinant des origines à aujourd’hui, dans Aurélie Stuckens (éd.), Voyageurs, en route. Circonstances et objectifs de la mobilité des hommes au Moyen Âge, voies d’eau et de terre (Cahiers de la MPMM, 13), Bouvignes, 2019, p. 155.
Place Patenier: bâtiments (2e-8e/10e s.), cf. Verbeek, Dinant… [voir n. 66], p. 241-246. St-Martin: nécropole (1er-3e s. et 5e-7e s.) cf. Olivier Vrielynck et al., Suivi des travaux d’assainissement des eaux à Dinant, Rue Saint-Martin: cimetière du Haut-Empire et bâtiment tardo-antique, dans Signa, 2 (2013), p. 180-183.
St-Médard: bâtiments (3e-6e s.), cf. Marie Verbeek et al., Dinant/Dinant: autour de l’église Saint-Médard en rive gauche: occupations anciennes, habitat et artisanat médiévaux, système défensif, église et cimetière, dans CAW, 25 (2017), p. 183-186.
Jean-Louis Kupper, Dans quelle église de Liège le corps de l’empereur Henri IV fut-il déposé en 1106?, dans Bulletin de la Société Royale Le Vieux-Liège, 266 (1999), p. 144-150; Kupper, Liège… [voir n. 22], p. 426.
«[…] illud vero castrum quod est in Dienant concedimus iudiciario iure et legali deliberatione vel potius reconstruere eo, quod antiquitus fuerit constructum ad regni negocium presertim cum huius rei sit initium et pars muri et trium solidorum census.» Dietrich von Gladiss et Alfred Gawlik (éd.), Diplomatum regum et imperatorum Germaniae, t. 6: Heinrici IV. diplomata (MGH Diplomata), Hanovre, 1941-1978, no 234, p. 295, l. 39-40, et p. 296, l. 1-2. Sur cet acte, voir DiBe ID 1131;
Gaier-Lhoest, L’évolution… [voir n. 2], p. 36-37.
«Placuit ei inter hec castrum visitare Deonantum, quod erat suum et hereditarium bonum. […] Ubi vero Deonantum pervenit, omnes quos invenit digne domino militare precepit, quia de familia eius erant.» Jocundus, Vita sancti Servatii, chap. 131, éd. par Petrus Cornelis Boeren, La Haye, 1972, p. 200.
Ce récit fut abondamment repris dans la littérature médiévale, notamment par Gilles d’Orval, GETTL, livre 1, chap. 33, éd. par Heller… [voir n. 8], p. 27.
«[…] in uicis Traiecto Hoio Namucho Deonanto.» von Sickel (éd.), Diplomata… [voir n. 68], no 16, p. 414, l. 10-11.
«Quapropter notum esse volumus omnibus nostris fidelibus tam futuris quam presentibus quia vir venerabilis Notkerus Tungrensis seu Leodiensis ecclesie episcopus quoddam preceptum nostris obtulit obtutibus quod erat secundi Ottonis imperatoris et consanguinei nostri et manu firmatum et sigillo signatum in quo dicebatur quod non solum ipse et pater suus primus videlicet Otto imperator virtute et nomine sed antecessores eorum reges scilicet Francorum Pipinus Karolus Ludowicus Lotharius et item Karolus et etiam ceteri reges antecessores et successores eorum eidem ecclesie sancte Marie et sancti Lamberti cui auctore deo idem episcopus preest per auctoritatis sue precepta contulerant ut et ipsa et sue appenditie que sunt videlicet Lobiis et in loco qui dicitur ad Sanctum Hubertum Bronio Gembluos Fossis in Malonia Namuco Dionanto Ceunaco Cella Tungris Hoio Traiecto Maslinas vel in ceteris locis cum omnibus rebus vel hominibus ad se pertinentibus libere per se consisterent et ab omni inquietudine iudiciarie potestatis defense et secure manerent.» Harry Bresslau et Hermann Bloch (éd.), Diplomatum regum et imperatorum Germaniae, t. 3: Heinrici II. et Arduini diplomata (MGH Diplomata), Hanovre, 1903, no 115, p. 142, l. 6-18. Sur cet acte, voir DiBe ID 1125.
24 juillet 1155: «[…] Dynant/Dienant cum castro […].» Stanislas Bormans et Émile Schoolmeesters (éd.), Cartulaire de l’église Saint-Lambert de Liège, t. 1, Bruxelles, 1893, n. 45, p. 74.
Sur cet acte, voir DiBe ID 1151. 7 septembre 1155: «[…] castrum de Dinant et abbatia et villa et omnibus appenditiis suis.» Heinrich Appelt (éd.), Diplomatum regum et imperatorum Germaniae, t. 10/1: Friderici I. (MGH Diplomata), Hanovre, 1975, n. 123, p. 207, l. 27. Sur cet acte, voir DiBe ID 1152.
Kupper, De la sépulture… [voir n. 23], p. 137-141.
Ces informations proviennent de Grégoire de Tours à la fin du 6e s. «Hic vero ad Treiectinsem urbem accedens, modica pulsatus febre, recessit a corpore, ablutusque a fidelibus, iuxta ipsum agerem publicum est sepultus.» G r é g o i r e d e To u r s, Historia Francorum, ii, 5, éd. par Bruno Krusch et Wilhelm Levison, t. 1: Libri Historiarum X (MGH SRM, 1), 2e éd., Hanovre, 1937 [1885], p. 47, l. 3-4. «Aravatius […] Triiectensis episcopus […] sepultus refertur iuxta ipsum pontem ageris publici.» G r é g o i r e d e To u r s, De gloria confessorum, 71, éd. par Bruno Krusch, t. 2: Miracula et opera minora (MGH SRM, 1), 2e éd., Hanovre, 1969 [1885], p. 340, l. 1-3.
« […] sancto Domiciano humanis exempto et apud Hoium in aecclesia maiore sanctae theoticos Mariae sepulto.» H é r i g e r d e L o b b e s, GETTL, chap. 28, éd. par Köpke… [voir n. 6], p. 176, l. 32-33.
«Procedente vero tempore, adveniens in hac urbe Monulfus episcopus templum magnum in eius honore construxit, conposuit ornavitque.» G r é g o i r e d e To u r s, De gloria confessorum, 71, éd. par Krusch… [voir n. 77], p. 340, l. 14-15.
« […] beatus Munulfus vicesimus primus procedente tempore in regimen aecclesiae Tungrensis successit, et in sancti viri honore templum honorificatum erexit, composuit, ornavit, corpusque illius in eo cum digna reverentia transtulit, sedemque in Traiecto pontificalem amodo esse constituit, ubi et corpus suum sepeliri mandavit in medio aecclesiae.» H é r i g e r d e L o b b e s, GETTL, chap. 28, éd. par Köpke… [voir n. 6], p. 176, l. 33-36.
« […] sanctus Iohannes […] sepultus in aecclesia Cosma Hoio sita in monte.» H é r i g e r d e L o b b e s, GETTL, chap. 31, éd. par Köpke… [voir n. 6], p. 179, l. 1-3.
Ces informations proviennent de la Vita Theodardi, rédigée au 10e s. «Tunc demum sui non potius efficientia in villa Ledgia quam uno latere Mosae fluminis alluit unda, ubi isdem postmodum successit episcopus, cineresque proprio corpore ex hac luce migrando consecravit, sancto Dei summu cultu libitinam elegit.» Passio sancti Theodardi, chap. 18, éd. par Joseph Demarteau, dans Saint Théodard et saint Lambert: vies anciennes, Liège, 1890, p. 46-47.
Ces informations proviennent de la Vita Lamberti prima, rédigée vers 727-743. «Ergo cum corpusculus ad portum pervenisset petierunt ex more deposito de nave, in faeretroque inditum ad basilicam sancti Petri deferunt eum. […] Crastina diae non fuerunt aussi decoratum preparare sepulcrum. Cum magno metu in tumba patri una cum ipsius cadaver mancipatus est.» Vita Lamberti prima, chap. 17 et 18, éd. par Bruno Krusch, dans Passiones vitaeque sanctorum aevi Merovingici, t. 4 (MGH SRM, 6), Hanovre, 1913, p. 371, l. 8-9, et p. 372, l. 1-3. L’identification de cette basilica sancti Petri, qui pourrait être en réalité l’église de Sint Pieter (située à 2 km au sud de St-Servais), demeure débattue.
Vita Lamberti prima, chap. 25-27, éd. par Krusch… [voir n. 83], t. 4, p. 378-382.
Ces informations proviennent de la Vita Hugberti prima, rédigée en 743 ou peu après. «Deinde progressus ad aliam basilicam, quam in honore apostolorum ipse condiderat, orando visitaret. […] Mane prima resurreccionis Domini accedentes ad basilicam sancti Petri apostoli, ubi almus quiescens tumulum.» Vita Hugberti prima, chap. 10 et 19, éd. par Krusch… [voir n. 83], t. 4, p. 488, l. 25-26, et p. 494, l. 16-17.
Pour St-Vincent: Rousseau, La Meuse… [voir n. 60], p. 42, n. 2.
Pour Ste-Marie: Van Rey, Die Lütticher… [voir n. 3], p. 551.
Pour un avis plus nuancé: Jacques, Les paroisses… [voir n. 3], p. 73-81.
G i l l e s d’ O r v a l, GETTL… [voir n. 8], livre 1, chap. 35, p. 29, l. 6-9.
Sofia Meyer, Der heilige Vinzenz von Zaragoza. Studien zur Präsenz eines Märtyrers zwischen Spätantike und Hochmittelalter (Beiträge zur Hagiographie, 10), Wiesbaden, 2012, p. 161-199;
Victor Saxer, Saint Vincent diacre et martyr. Culte et légendes avant l’an mil (Subsidia hagiographica, 83), Bruxelles, 2002, p. 23-44;
Eugen Ewig, Die Kathedralpatrozinien im römischen und fränkischen Gallien, dans id., Spätantikes und Fränkisches Gallien, t. 1, Munich, 1979, p. 260-317, aux p. 305-307 (réimpression d’Eugen Ewig, Die Kathedralpatrozinien im römischen und fränkischen Gallien, dans Historisches Jahrbuch, 79 (1960), p. 1-61). Voir également les précisions chronologiques apportées dans Michèle Gaillard, Nancy Gauthier et Françoise Prévot (éd.), Topographie chrétienne des cités de la Gaule des origines au mi-
Le culte de S. Vincent connut un essor important en Gaule lorsque la royauté franque prit un tournant majeur en faveur du christianisme nicéen dans le courant du 6e s. Bruno Dumézil, La royauté franque et la christianisation des Gaules. Le «moment» Childebert Ier (511-558), dans Dominique Paris-Poulain, Sara Nardi Combescure et Daniel Istria (éd.), Les premiers temps chrétiens dans le territoire de la France actuelle. Hagiographie, épigraphie et archéologie: nouvelles approches et perspectives de recherche. Actes du colloque international d’Amiens (Université de Picardie Jules Verne, Faculté des Arts, 18-20 janvier 2007) (Archéologie & Culture), Rennes, 2009, p. 42.
Par-mi les plus anciennes églises dédiées à ce saint dans le diocèse de Tongres-Maastricht-Liège, on mentionnera également l’église entière St-Vincent de Cherain (Belgique, prov. de Liège, com. Gouvy), implantée sur un domaine royal attesté en 670 et elle-même citée en 814. Florence André, Cherain et son histoire entre le viie et le xiiie siècle, dans Glain et Salm. Haute Ardenne, 47 (1997), p. 50-65.
Outre les commentaires développés supra sur l’inhumation des évêques mosans dans les églises dont ils avaient ordonné la construction, voir ma démonstration sur les origines de l’église Ste-Marie de Huy probablement fondée par l’évêque Domitien dans le courant du 6e s. Wymmersch, L’évangélisation… [voir n. 4], p. 477-490.
van Rey, Die Lütticher… [voir n. 3], p. 552; Gaier-Lhoest, L’évolution… [voir n. 2], p. 20;
Jacques, Les paroisses… [voir n. 3], p. 71;
Rousseau, La Meuse… [voir n. 60], p. 42, n. 2. Aucun élément ne permet d’être aussi affirmatif que François Jacques qui considère que St-Vincent était une église domaniale, c.-à-d. fondée sur le domaine épiscopal dont il fait remonter l’origine à Monulf dans le troisième quart du 6e s. Jacques, Les paroisses… [voir n. 3], p. 71.
van Rey, Die Lütticher… [voir n. 3], p. 183 et p. 551.
Contre l’historicité de la fondation de Ste-Marie et St-Étienne par Materne, voir van Rey, Die Lütticher… [voir n. 3], p. 183, p. 322 et p. 325-326;
Félix Rousseau, Fausses étymologies créatrices de légendes, dans Mélanges de linguistique romane offerts à M. Jean Haust, Liège, 1939, p. 355-373;
Félix Rousseau, La légende de saint Materne et du Dieu Nam à Namur, dans ASAN, 35 (1922), p. 181-221.
L’historiographie propre à Dinant émit également quelques doutes: Saint-Amand (éd.), Dinant… [voir n. 2], p. 22;
Gaier-Lhoest, L’évolution… [voir n. 2], p. 20;
Hayot, La collégiale… [voir n. 2], p. 5;
Jacques, Les paroisses… [voir n. 3], p. 68-70.
«Et haec est divisio quam Karolus de eodem regno sibi accepit […] Sanctae Mariae in Deonant […].» Sa transcription se trouve dans les Annales Bertiniani, ad annum 870, éd. par Félix Grat, Jeanne Vielliard et Suzanne Clémencet (Société de l’histoire de France, 470), Paris, 1964, p. 172-174, à la p. 174.
Sur cette œuvre composée, pour cette partie, en 882, voir GQ ID 212; NaSo ID 62. Sur cette double première mention, voir Annick Delfosse, Beata Maria Dei Genitrix: le culte de la Vierge dans le diocèse de Liège avant la fin du xiiie siècle, mémoire de licence en Histoire, ULiège, 1999, p. A32 et p. A37. Sur la présence de l’église Ste-Marie de Dinant dans le traité de Meerssen en 870, voir Chantinne, Demeter et Mignot, Abbayes… [voir n. 67], p. 237-272.
Marie Verbeek et al., Dinant/Dinant: archéologie préventive au chevet de la collégiale. Périodes anciennes et chapelle de la compagnie d’Angleterre, dans CAW, 23 (2015), p. 277-280;
ead., Dinant/Dinant: intervention de sauvetage au chevet de la collégiale Notre-Dame, dans CAW, 17 (2010), p. 193-194;
Pierre-Paul Bonenfant, Sondages dans la collégiale de Dinant, dans Activités 79 du SOS Fouilles, 1 (1980), p. 91-99.
«Sancte Marie Sanctique Perpetui confessoris in ecclesia in Dyonant.» Bormans (éd.), Cartulaire… [voir n. 20], t. 1, no 3, p. 13.
Ste-Marie est mentionnée comme abbatia (abritant vraisemblablement une communauté de chanoines séculiers) en 870, dans le traité de Meerssen; et il est admis que seules les abbayes royales furent citées dans ce document.
« Hic (= Richarius) reedificavit per dyocesim suam, sicut et predecessores sui Stephanus et Franco, plures ecclesias a Normannis destructas, interfectis abbatibus, monachis et monialibus. In quibus novenos constituerunt clericos, inter quos unum statuerunt qui curam gereret et hospitalitatem tam presens quam absens exhiberet, ipsumque abbatem vocaverunt, ne antiqua devotio deperiret. Nomina abbatiarum: Prima Leodiensis s. Marie sanctique Lamberti. Secunda s. Marie, s. Reinile et Herlendis Ekensis. Tercia s. Marie, s. Georgii sancteque Ode Amaniensis. Quarta s. Marie sanctique Domiciani Hoyensis. Quinta s. Marie sanctique Severi Meffiensis. Sexta s. Marie Cennacensis. Septima s. Marie sanctique Hadelini Cellensis. Octava s. Marie Dionantensis. Nona s. Marie Nammucensis. Decima s. Marie, s. Petri sanctique Bertuini Maloniensis. Undecima s. Marie sanctique Pétri Alnensis. Duodecima s. Marie sanctique Theodardi Tudiniensis. Tercia decima s. Marie sanctique Rumoldi Mechliniensis, dyocesis Cameracensis. Hi abbates dicuntur capellani episcopi et per menses singulos debent cum eo esse et horas decantare.» G i l l e s d’ O r v a l, GETTL abbreviata, éd. par Johannes Heller, dans MGH, SS, t. 25, Hanovre, 1880, p. 129-135, aux p. 130-131. Sur cette œuvre, voir NaSo ID 466.
En étaient pourtant convaincus van Rey, Die Lütticher… [voir n. 3], p. 183 et p. 551;
et Gaier-Lhoest, L’évolution… [voir n. 2], p. 26-27. Malgré la remise en cause de ce témoignage des Gesta abbreviata episcoporum (cf. n. 100), l’historiographie propre à Dinant accorda du crédit à l’établissement d’une collégiale à Ste-Marie sous l’évêque Richer, en proposant par-fois des dates étonnamment précises et dépourvues de preuves historiques: 934 pour Saint-Amand (éd.), Dinant… [voir n. 2], p. 22 et Hayot, La collégiale… [voir n. 2], p. 5; 938 pour Corbiau, Saint-Amand et Verbeek, Dinant… [voir n. 69], p. 155-156.
Clemens M. M. Bayer, La Vita Hadelini de Notger de Liège et la protohistoire de l’abbaye de Celles, dans Kupper et Wilkin (éd.), Évêque… [voir n. 4], p. 460-461;
Alain Dierkens, Abbayes et chapitres entre Sambre et Meuse (viie-xie siècles). Contribution à l’histoire religieuse des campagnes du Haut Moyen Âge (Beihefte der Francia, 14), Sigmaringen, 1985, p. 330-331;
Albert D’Haenens, Les invasions normandes en Belgique au ixe siècle. Le phénomène et sa répercussion dans l’historiographie médiévale (Recueil de travaux d’histoire et de philologie: 4e série, 38), Louvain, 1967, p. 31 et p. 282-283.
24 juillet 1155: «[…] Dynant/Dienant cum castro […].» Stanislas Bormans et Émile Schoolmeesters (éd.)., Cartulaire de l’église Saint-Lambert de Liège, t. 1, Bruxelles, 1893, no 45, p. 74. Sur cet acte, voir DiBe ID 1151. 7 septembre 1155: «[…] castrum de Dinant et abbatia et villa et omnibus appenditiis suis.» Heinrich Appelt (éd.), Diplomatum regum et imperatorum Germaniae, t. 10/1: Friderici I. (MGH Diplomata), Hanovre, 1975, no 123, p. 207, l. 27. Sur cet acte, voir DiBe ID 1152.
Cf. n. 74. Cette interprétation a été proposée en dernier lieu par Clemens M. M. Bayer, La Vita Hadelini de Notger de Liège et la protohistoire de l’abbaye de Celles, dans Kupper et Wilkin (éd.), Évêque… [voir n. 4], p. 461-462, n. 318, et p. 465, n. 342.
À propos de l’antériorité ou non de St-Vincent par rapport à Ste-Marie, les trois hypothèses («l’union», «le transfert» et la «permanence») formulées par François Jacques demeurent valides encore aujourd’hui. Jacques, Les paroisses… [voir n. 3], p. 75-76.
Sur les origines de l’Église de Maastricht, voir Titus Panhuysen, Maastricht, dans Gaillard, Gauthier et Prévot (éd.), Topographie… [voir n. 88], p. 158-159 et p. 562-563;
Régis de la Haye et Titus Panhuysen, Maastricht, dans Nancy Gauthier (éd.), Topographie chrétiennes des cités de la Gaule des origines au milieu du viiie siècle, t. 12: Province ecclésiastique de Cologne (Germania Secunda), Paris, 2002, p. 91-115; Dierkens, Réflexions… [voir n. 17], p. 541-567.
Wymmersch, L’évangélisation… [voir n. 4], p. 498-502;
Dierkens, Le culte… [voir n. 4], p. 303, dont n. 27.