Keywords :
Conflits, processus de résolution, interventions publiques, structures rurales, Cobly, Kéro
Abstract :
[fr] Les conflits et leur résolution sont résolus sont plus que jamais au centre de débats politiques, scientifiques et médiatiques aux niveaux national, régional et international, cela à cause des relations avec la sécurité, l’inégalité, l’identité, voire le développement. Les conflits les plus violents concernent les agriculteurs et les éleveurs, dont les causes sont souvent liées à l’accès aux ressources naturelles (terre, eau…). Cette thèse vise à comprendre pourquoi les conflits sont récurrents et virulents autour des interventions publiques dans le secteur de l’eau potable dans les milieux ruraux. Pour répondre à cette curiosité intellectuelle et scientifique, il a été question d’analyser les logiques des conflits et les processus de leur résolution, qui permettent d’identifier leurs tendances virulentes. Les résultats obtenus au terme de 4 années de construction et de déconstruction de l’objet, par induction-itérative, permettent d’affirmer que les conflits autour des interventions publiques dans l’eau potable sont le fruit de la minimisation des structures profondes des sociétés de Cobly et de Kérou. Généralement, cette thèse s’inscrit dans une démarche qualitative de type socio-anthropologique. L’enquête de terrain repose sur la combinaison de quatre modes de production de données : l’immersion, l’observation, l’entretien et la revue documentaire. La méthode ethnographique itérative à travers des études de cas a permis de mener des entretiens avec les populations rurales, les autorités coutumières, les acteurs des institutions publiques, privées et civiles, les acteurs des organisations paysannes, les ONG et partenaires internationales, afin de recueillir leurs discours sur les conflits et les processus de leur résolution dans le secteur de l’eau potable. Les participants à cette recherche ont été identifiés dans les communes de Cobly, de Kérou, et plus largement, dans le département de l’Atacora. Il ressort clairement de l’interprétation et de l’analyse des données empiriques que les conflits qui opposent les populations villageoises, en l’occurrence les agriculteurs et les éleveurs dans les communes de Cobly et de Kérou, sont enracinés dans les structures profondes des sociétés étudiées. Ces structures sont caractérisées par des rapports de sexe (hommes et femmes), d’âge (jeunes et vieux) et surtout d’identité (étrangers et autochtones), autour de l’accès aux biens matériels et immatériels. Les interventions publiques dans l’eau potable minimisent la profondeur des structures caractéristiques de ces sociétés, renforcent les enjeux préexistants à l’accès à la terre, et exacerbent les conflits dans le domaine. Les conflits et leurs rouages dans le secteur de l’eau potable sont mal gérés par les institutions publiques décentralisées et évités par les ONG et les partenaires au développement, qui reconnaissent leur faiblesse sur le terrain, malgré leur importance dans les processus de mise en œuvre des opérations de développement dans le secteur. Les institutions locales peinent à résoudre efficacement les causes profondes de ces conflits, ce qui favorise les tendances violentes observées. Cette recherche a également montré qu’en général, les conflits sont résolus par le compromis, l’échanges, la coopération et la négociation. Les violences surviennent lorsque ces formes de régulation sociale deviennent inopérantes. Au terme de cette recherche, il est nécessaire de repenser les processus de résolution des conflits en hybridant les institutions existantes ou en instituant une nouvelle réforme professionnelle, comme la médiation sociale.
Name of the research project :
Programme de formation spécialisée (PFS) master en médiation et facilitation sociales à l'Université de Parakou/Bénin