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Abstract :
[fr] En janvier 1989, l’historien de la philosophie, spécialiste de l’humanisme, Eugenio Garin, fait paraître un ouvrage qu’il a dirigé, consacré à l’Homme de la Renaissance. Cet ouvrage répond à un double objectif éditorial. D’un côté, il s’empare de la tendance qui voit fleurir les synthèses consacrées à « l’Homme de … » et, d’un autre côté, il répond aux renouvellements historiographiques advenus entre les années 1930 et 1980, selon lesquels la Renaissance correspond un moment au cours duquel émergent de nouveaux types d’hommes ou se renouvellent en profondeur les types existants. Cette lecture s’enracine dans les travaux de Garin, qui fait de la Renaissance un moment révolutionnaire pour la formation et le progrès de l’homme. Depuis cette entreprise, de nombreux travaux sont venus allonger la liste des acteurs, redéfinir les bornes chronologiques et remettre en perspective la dimension de rupture radicale soulignée par Garin et ses auteurs. L’objectif de cette journée est de reprendre ce questionnaire en le renouvelant et en le déplaçant sur plusieurs points. Tout d’abord, il ne peut plus s’agir de s’interroger sur « l’homme de la Renaissance » – formulation qui est problématique en elle-même – mais sur les figures inédites émergeant avec les Temps modernes. Le deuxième déplacement touche à la chronologie puisqu’il ne s’agit plus, désormais, de se concentrer sur la Renaissance mais d’aborder une période courant du milieu du XVe siècle au milieu, voire à la fin, du XVIIe siècle, souvent qualifiée de première modernité. Enfin, cette journée d’étude entend assumer l’allongement du questionnaire en mobilisant, par exemple, les recherches en histoire du genre, en histoire culturelle du politique ou en histoire des savoirs. Il conviendra de s’interroger également sur l’aspect performatif des discours des acteurs eux-mêmes sur la typicité de leur « Figure » et de leur position dans la société politique moderne. Cette journée d’études s’inscrit dans un ferme lien avec le cycle de quatre conférences organisées au Collège Belgique, également intitulé « Figures politique de la modernité». Elle vient préparer, affiner et compléter le cycle de conférences en permettant d’aborder un plus grand nombre de figures mais également de donner la parole à de jeunes chercheurs, notamment à des doctorants et des post-doctorants. L’objectif est d’inviter huit chercheurs à présenter un type d’homme ou de femme caractéristique de cette première modernité. Il est prévu de laisser un temps important à la discussion et aux questions, la journée se voulant également un séminaire de travail destiné à renouveler le genre par une nouvelle synthèse éditoriale à destination d’un large public, où figurerait les contributions de la relève académique, des quatre orateurs du cycle proposé au Collège Belgique ainsi que des contributions de commandes."
[en] In January 1989, the historian of philosophy and specialist in humanism, Eugenio Garin, published a work he had edited dedicated to the Renaissance Man. This work serves a dual editorial purpose. On one hand, it seizes upon the trend of synthesizing studies focused on the 'Man of ...' and, on the other hand, it responds to historiographical developments that occurred between the 1930s and 1980s, which posited the Renaissance as a moment in which new types of individuals emerged or existing types underwent profound transformations. This interpretation finds its roots in Garin's work, which characterizes the Renaissance as a revolutionary period for the formation and progress of humankind. Since this undertaking, numerous studies have expanded the list of key actors, redefined chronological boundaries, and placed in perspective the notion of radical rupture emphasized by Garin and his contemporaries.
The objective of this symposium is to revisit and revitalize this inquiry, with several notable shifts. First, it is no longer appropriate to inquire about the 'Man of the Renaissance'—a formulation fraught with its own problems—but rather to focus on novel figures emerging during the Early Modern period. The second shift concerns chronology, as the focus now extends beyond the Renaissance to encompass a period ranging from the mid-15th century to the mid, or even the end, of the 17th century, often characterized as the early modern era. Lastly, this symposium aims to broaden the scope of inquiry by drawing on research in gender history, cultural history of politics, and the history of knowledge. Consideration will also be given to the performative aspect of actors' discourses concerning the distinctiveness of their 'Figure' and their position in modern political society.
This symposium is closely linked to a series of four lectures organized at the Collège Belgique, also titled 'Political Figures of Modernity.' It serves as a preparatory and complementary event to the lecture series, enabling a more comprehensive exploration of various figures and providing a platform for young scholars, including doctoral candidates and postdoctoral researchers. The goal is to invite eight scholars to present distinctive types of men or women characteristic of this early modern period. Significant time will be allotted for discussion and questions, as the symposium also functions as a working seminar aimed at rejuvenating the genre through a new editorial synthesis intended for a broad audience. This publication will feature contributions from emerging scholars, the four lecturers from the series proposed at the Collège Belgique, as well as commissioned contributions.