Keywords :
Histoire; Renaissance; Administration; Institutions; Secrétaires; Guerre civile; Guerres de Religion; Temps modernes; Absolutisme; Guerre; Ligue; Saint-Ligue; Catholicisme; Protestantisme; Valois; Bourbon; Henri III; Henri IV; Charles IX; Catherine de Médicis; Sociologie politique; Socio-histoire; Société administrative; Europe; Diplomatie; République européenne des bureaux; Espionnage; Renseignement; Flandre; Conseil; Chancelier; Escurial; Philippe II; Espagne; Angleterre; Elisabeth Ire; Diplomatique; Anthropologie de l’écriture; Speech studies; Oralité; Régence; Sciences politiques; Empire; Iconologie politique; Mémoire; Patrimoine; Mémoriel; Troubles civils; Papauté
Abstract :
[fr] Le second XVIe siècle est un des moments les plus intenses de conflagration militaire et politique des trois monarchies ouest-européennes (Castille, Angleterre, France). Ces trois entités sont confrontées à des forces centrifuges en lutte afin de gagner des positions dans des sociétés politiques en intense recomposition lors de l’éclatement du compromis tardo-médiéval. Pour répondre à ces défis d’une exceptionnelle radicalité, ces trois ensembles ont recours à un appareil technologique renouvelé, l’écrit politique de travail, préparé et projeté par des secrétaires et secrétaires d’État. Ces derniers acteurs, d’un genre très nouveau dans l’agencement institutionnel, gagnent en surface politique jusqu’à devenir, dans les années 1600- 1620, de véritables conseillers à la tête de « bureaux ministériels ». Dans ce contexte de formidable inflation documentaire des papiers d’État, inflation occasionnée par les contacts militaires, cérémoniels et diplomatiques, notre communication explorera l’évolution de la représentation des administrateurs au travail et à leur table d’écriture. Interroger la place de l’écrit politique dans les représentations iconographiques, lors du basculement de la Renaissance vers l’âge baroque, permet d’écrire à nouveaux frais une histoire « rapprochée » de l’État et des arcanes du cabinet, et de donner de la densité à la notion d’habitus bureaucratique des serviteurs du roi de la première modernité. Trois supports permettront de conduire l’étude. Il s’agit d’abord des fresques monumentales de la salle des Batailles du palais-monastère de Saint-Laurent de l’Escurial. On observera ensuite les miniatures qui documentent les réceptions des grands dans l’ordre royal français du Saint-Esprit. On interrogera enfin le tableau de Juan Pantoja de la Cruz, qui met en scène les délégations espagnole et anglaise lors du traité de Londres de 1604. L’analyse de ces trois ensembles sera complétée par une étude serrée et comparée de la représentation de trois secrétaires majeurs du second XVIe siècle : le Français Nicolas de Neufville, sieur de Villeroy, l’Anglais Francis Wlasingham et l’Espagnol Antonio Pérez.
[en] The latter half of the 16th century was one of the most intense periods of military and political conflagration for the three Western European monarchies (Castile, England, France). These three entities faced centrifugal forces vying for positions within rapidly reconfiguring political societies following the breakdown of late-medieval compromise. In response to these exceptionally radical challenges, all three relied on a renewed technological apparatus—political working papers, prepared and projected by secretaries and state secretaries. These new actors in the institutional framework gained political significance, becoming, by the years 1600-1620, true counselors at the helm of 'ministerial offices.' In this context of tremendous documentary inflation of state papers, fueled by military, ceremonial, and diplomatic contacts, our communication will explore the evolution of the representation of administrators at work and at their writing desks. Examining the role of political writing in iconographic representations during the transition from the Renaissance to the Baroque era allows for a fresh 'close-up' history of the State and the inner workings of the cabinet, lending substance to the concept of the bureaucratic habitus of early modern royal servants. The study will be based on three sets of visual materials. First, the monumental frescoes in the Hall of Battles at the Royal Monastery of San Lorenzo de El Escorial. Second, the miniatures documenting the receptions of distinguished individuals into the French Royal Order of the Holy Spirit. Lastly, the painting by Juan Pantoja de la Cruz, depicting the Spanish and English delegations during the Treaty of London in 1604. The analysis of these three sets will be complemented by a detailed comparative study of the representation of three major secretaries of the late 16th century: the French Nicolas de Neufville, Sieur de Villeroy; the English Francis Walsingham; and the Spanish Antonio Pérez.
Alternative titles :
[en] Iconographic Manifestations of the Power of the Written Word: The Challenging Representation of a State Imperative (Kingdoms of France, England, and Castile, 1550-1630)