“Forcer son mal pour une si bonne action”. Trace et usage de la fragilité dans les correspondances politiques et diplomatiques au temps des affrontements confessionnels (XVIe-XVIIe siècles en Europe)

L'ambassadeur du roi de France au Levant qui meurt de chagrin quand il apprend l'assassinat d'Henri IV. Les conseillers d'Élisabeth Ire qui la pressent de mettre un mot de sa main sur une lettre décisive, malgré une blessure au bras. Henri III qui, sous la plume de l'ambassadeur anglais ou de l'envoyé de Philippe II à Paris, est dépeint comme perdant la raison tant il écrit nuit et jour dans son cabinet particulier. Autant d'affections physiologiques et psychologiques dont on retrouve la trace dans les correspondances politiques et diplomatiques ou encore les mémoires et traités de gouvernement. Ces affections, qui peuvent freiner le travail des conseils, des secrétariats et des postes diplomatiques, sont également pensées comme des ressources. Elles offrent du temps, permettent d'obtenir un délai dans une négociation ou dans l'envoi d'une mission ou d'une dépêche. Ainsi, c'est sur la trace de ces affections que la communication propose d'enquêter en rassemblant un dossier de sources qui, du Levant à Londres en passant par Paris et les Flandres, permet de s'interroger sur cette riche thématique.