La collaboration interprofessionnelle entre les médecins généralistes et les psychologues de première ligne en Belgique

Introduction : L'implémentation de soins intégrés prenant en compte une vision globale du patient a engendré la prise en compte des aspects psychosociaux dans les soins primaires qui s'est progressivement intensifiée au niveau international. Ainsi, la Belgique tout comme les Pays-Bas, l'Australie, l'Angleterre et les Etats-Unis se sont orientés vers un modèle de santé publique basé sur une approche communautaire afin de renforcer l'accès aux soins psychologiques. Les soins psychologiques de première ligne ont été implémentés en Belgique à partir de Janvier 2019 avec la mise en place de réseaux de santé mentale adultes (Jacob et al.,2016). Ceux-ci permettent aux patients de façon inédite d'accéder à un remboursement des séances. Notre étude faisant partie d'un projet de recherche interuniversitaire (EPCAP) a pour objectif d'analyser le profil des intervenants ainsi que les pratiques collaboratives entre les psychologues de première ligne et les médecins généralistes.
Méthode : Nous avons développé une méthodologie mixte de type séquentielle explicative (Creswell, 2006). Une enquête en ligne a été adressée aux psychologues de première ligne (n =310) et aux médecins généralistes (n=270) composée d'échelles évaluant : Les attitudes envers la collaboration interprofessionnelle, le sentiment d'auto-efficacité perçu, le temps dédié à son activité, les stéréotypes interprofessionnels et les pratiques collaboratives (échelle de Kenaszchuk et ses collègues,2010). Deux questions ouvertes portaient sur les difficultés rencontrées au sein du dispositif et leurs recommandations.
Résultats : Les analyses statistiques mettent en évidence des effets distincts des facteurs étudiés sur la mise en place de pratiques collaboratives de première ligne. Des attitudes interprofessionnelles positives prédisent de façon significative la mise en place de pratiques collaboratives pour chacune des professions.
Discussion : Les stéréotypes et les attitudes ont une influence déterminante dans la mise en place des pratiques collaboratives en première ligne. Nos résultats s'inscrivent dans la lignée d'études préalablement menées prônant des stratégies visant à dépasser les stéréotypes via des temps d'échanges de qualité et la mise en place d'éducation interprofessionnelle.