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Abstract :
[fr] Frédéric Cossutta examine le travail des philosophes à la lumière des catégories de l’analyse du discours. En articulant étroitement contenu et forme, il tâche de considérer le discours philosophique dans sa matérialité, en éclairant ses propriétés et fonctions spécifiques. Rejetant l’idéalisme qui nous ferait considérer les œuvres comme le fruit de génies inaccessibles, il nous ouvre les coulisses de l’élaboration philosophique et nous fait voir par quelles stratégies discursives les textes fonctionnent. Basés sur cette longue pratique de l’analyse du discours (entre autres au sein de Groupe de recherche en analyse du discours philosophique), ses derniers travaux visent à concevoir la pensée comme acte, dans une triple dimension : opératoire (élaboration de schèmes spéculatifs, effectivité), communicationnelle (mise en scène et expression, effectuation) et transformationnelle (production d’effets, efficience). En pensant la philosophie comme un agir qui fait à son tour agir, dans la lignée des exercices spirituels de Hadot, Frédéric Cossutta fait un pas de plus dans sa conception matérialiste du discours philosophique, en la rapprochant des théories des actes de langage et de la performativité.
Mais si l’on peut assez facilement repérer des formes d’exercices dans la philosophie de l’antiquité, leur présence est moins évidente dans les textes modernes et contemporains. Pourrait-on néanmoins y repérer les actes qu’ils contiennent virtuellement et les transposer en exercices mobilisables aujourd’hui, en classe ou ailleurs ?